Il suffit de regarder ma photo de profil pour comprendre l'importance que j'accorde à la famille du plus célèbre ennemi des x-men. Le duo fusionnel pietro/wanda complété par la craquante Lorna, j'adore, je les aime pour ainsi dire dans toutes leurs versions. Aussi, quand Secret Wars débarque avec cette série, replongeant par ailleurs dans le très bon elseworld de Bendis, je ne pouvais que me pencher dessus.
Cependant, mon feeling vis à vis du premier épisode fut assez négatif. Les dessins, malgré des couleurs vives servant de cadre à cette utopie mutante, étaient par moment disproportionnés. Par ailleurs, la mise en place (bien que nécessaire) fait vraiment redondante par rapport à l'event de 2005.
En persévérant, je prends conscience que cette série a concrètement peu d'ambitions. Hopeless sait d'entrée qu'il ne pourra produire une œuvre aussi complète et profonde que Bendis dans son analyse du conflit mutant/humain, alors il se contente de livrer une série agréable. Mais attention je ne dis pas que c'est un défaut rédhibitoire, au contraire ce tie-in est une réussite dans le sens qu'il satisfait son cahier des charges : on replonge dans l'univers house of M, avec une nouvelle trame narrative et un autre angle d'attaque, ce qui donne à la clé une mini divertissante.
Hopeless choisit le grand Magnéto comme personnage principal et son point de vue pour raconter l'histoire. D'une certaine manière, il prend à contre courant l'event originelle où Eric était longtemps soupçonné d'être le responsable et l'antagoniste. Ici, les actes et les pensés de cet ancien terroriste nous sont directement confiés. Et c'est l'un des points forts de l'histoire. Si Magnus accapare le récit, ce n'est pas en tant que héros. Très loin des standards héroïques, on suit une personnalité antipathique bien que paradoxalement charismatique. En fait, c'est un arrogant doublé d'un salaud, se préoccupant bien peu de sa famille et de son pays en dehors de ses théories racistes, ainsi que des guerres et des crises où il peut exposer son pouvoir. On le voit plusieurs fois réclamer une telle situation tandis que son peuple savoure amèrement la paix sous le contrôle autoritaire du Shield et de ses sentinelles ors écarlates version House of M. Son arrogance suscite le mépris de Namor, souverain voisin, son incompétence amène l'insolence de Pietro, quant à son racisme profond - qui s'exprime par des lois anti-humaines et des centres de rééducations - il provoque logiquement une rébellion parmi les humains masqués.
Voici le collecte explosif qui permet d’enchaîner les péripéties durant 4 épisodes, voyant la famille Magnus se déchirer et le tyran intouchable jeté à terre (ou à l'eau), obligé de composer avec une de ces factions dissidentes. Ainsi le roi renoue avec l'action et l’adrénaline, tout en prenant conscience de la situation interne de son pays.
Sans trop détailler, Hopeless introduit des bonnes idées nouvelles par rapport à son matériel de base (le dragon par exemple) et d'autres qui fonctionnent moins (deathlockette).
Dans un temps très limité il parvient à développer correctement les différents personnages mineurs. Je pense à la chatte noire, à un Sebastian Shaw opportuniste.
Au sein de la famille M, il tablera davantage sur Polaris qui ressort très convaincante de l'histoire, même si Wanda a quelques scènes sympas (l'attaque de l’héliporter graphiquement réussie notamment). Pietro joue simplement le fils ingrat, gâté et traître à son sang. Le petit ado qu'on aimerait baffer donc.
Les dessins sont correctes. Il y a quelques erreurs, peu gênantes une fois rentré dans l'histoire, et quelques rares réussites via la palette vive de couleur
(je pense notamment à l'exécution de Namor).
En conclusion, Secret Wars : House of M est une série sympathique mais limitée. On replonge avec plaisir dans la réalité initiée par Bendis et l'on suit le feuilleton familial de la famille royale, en premier lieu les tribulations d'un Magneto triomphant dont la croisade pro-humaine a porté ses fruits.