Ca devait etre quelque chose de grand selon Moebius. Un scénario de science fiction adulte, en collaboration avec Annestay. Quelque chose de dense traitant de politique, de sexualité. Un scénario si complet qu'ils pensaient en faire un bouquin.
Il en restera une aventure quelconque, apparemment limitée par des choix éditoriaux et un succès relatif dans le magasine Morning.
Mais cette expérience avec le maitre Taniguchi prouve malheureusement une nouvelle fois que le père Giraud est un bien piètre scénariste.
L'histoire est d'une banalité affligeante avec de forts relents d'Akira. Ceux qui ont lu tout le gratin SF Japonais vont s'ennuyer à mourir, tout comme ceux qui n'aiment pas les histoires d'amour gnangnan.
Et que dire du dénouement qui arrive bien trop vite. On sent clairement à quel point les choix éditoriaux et le succès du projet ont pris le pas sur le scénario de base. C'est vraiment coupé à la hache.
Heureusement que Taniguchi, comme à son habitude, livre un dessin de grande qualité et assez intéressant. En effet, il se rapproche d'avantage du style japonais traditionnel (importance du détails pour les décors, peu de dialogue et scènes impressionnantes). Ils se détachent quelque peu de ses influences Européennes.
Au final Icare apparait comme un vaste gachi, projet ambitieux dans les tetes, mais décevant sur le papier. Difficile de savoir les raisons de cet echec: incapacité de Moebius de produire un scénario correcte, contrainte éditoriale.
Quoiqu'il en soit la réussite d'un tel projet c'est aussi savoir concilier l'interet et le talent de tous les acteurs.
Des mecs comme Baru y sont bien arrivés.