Les scénaristes et le dessinateur : Pour cette bande dessinée autour du personnage de Vercingétorix, nous retrouvons Éric Adam et Didier Convard. Ils ont fréquemment travaillé en binôme, notamment pour Sherlock, ou Versailles. Les dessins sont de Fred Vignaux, qui a également illustré Les Chroniques de Plateterre.
Le livre : Dans cet ouvrage graphique, nous allons nous intéresser au personnage de Vercingétorix, célèbre Gaulois connu pour avoir déposé les armes après le siège d’Alésia. Mais Vercingétorix était aussi un chef de guerre de grande envergure, un fin tacticien, et un homme bien décidé à repousser l’empereur Jules César afin de libérer les terres du joug romain…
Mon avis : Après qu’une terrible guerre a décimé de nombreux Gaulois, le pays est envahi par Jules César. Alors qu’il y avait des différends entre les peuples qui vivaient en Gaule, Vercingétorix leur propose de s’unir pour lutter ensemble contre leur ennemi commun. Il se heurte à un refus catégorique. Il parvient cependant à regrouper des volontaires pour se soulever contre Rome et il réunit une armée. Sa tactique est la suivante : brûler certaines villes gauloises afin que Jules César ne trouve que des ruines sur sa roue, pour qu’il ne puisse pas mettre la main sur des réserves quelconques. Cependant, l’empereur romain réussit quand même à prendre le contrôle de la ville d’Avaricum, mais cela ne met pas à mal la détermination de Vercingétorix, et ce dernier remporte la ville de Gergovie. Néanmoins, la bataille d’Alésia sera perdue par le chef gaulois, qui sera contraint de déposer les armes aux pieds de César.
Dans cet ouvrage de vulgarisation, la petite histoire rencontre la grande Histoire. En effet, comme cela nous est expliqué en appendice, les scénaristes ont pris quelques libertés avec les vestiges qui nous sont parvenus, afin de combler des trous ou de rendre le récit plus vivant. Ainsi, cette bande dessinée s’ouvre par une demande de Vercingétorix, qui, fait prisonnier par Jules César, souhaite s’entretenir avec lui. En effet, il souhaite lui exposer sa vie pour lui fournir de nouveaux éléments l’ouvrage qu’il est en train d’écrire, à savoir La Guerre des Gaules. À travers ce procédé, Vercingétorix nous relate sa propre histoire. Nous découvrons un grand chef de guerre, mais aussi un homme traumatisé par la mort de son père, brûlé vif devant lui alors qu’il n’avait que cinq ans, et qui se fait la promesse de réaliser le rêve que son aïeul n’a pas pu atteindre : devenir un roi guerrier arverne. Mais cette bande dessinée est également un ouvrage sérieusement documenté nous permettant de (re) découvrir ce pan de l’histoire, puisque Stéphane Bourdin, historien spécialisé en archéologie du monde romain, a participé à son élaboration.
Les dessins sont particulièrement expressifs : scènes de guerre, inquiétudes des protagonistes, réflexions des chefs, hésitations des mercenaires… Il y a un grand travail réalisé sur les visages des personnages. Vercingétorix et Jules César ont beaucoup de prestance et sont reconnaissables au premier coup d’œil, le chef gaulois ayant un peu les traits de Legolas (du film Le Seigneur des anneaux), et l’empereur étant constamment vêtu de sa cape rouge. On peut voir la métamorphose physique de Vercingétorix, qui passe de chef de guerre émérite sachant convaincre ses troupes à mettre ses plans à exécution, à prisonnier de son pire ennemi. Et tout comme pour l’ouvrage sur Philippe le Bel paru dans la même collection « Ils ont fait l’Histoire » que je vous ai présenté il y a peu, quelques pages de texte agrémenté de tableaux ou de sculptures exposent la vie de Vercingétorix dans sa globalité, de façon plus académique.
À recommander : À tous les amateurs d’Histoire et de bande dessinée.
Une citation : « Soit… Je pars tel un banni ! Je reviendrai en roi. » (p.11)
Ma chronique : https://loasislivresque.wordpress.com/2016/08/03/vercingetorix-eric-adam-didier-convard-fred-vignaux/