Initial D est un manga mettant en scène Takumi Fujiwara, jeune puceau ne connaissant rien à la vie si ce n'est les corvées matinales que son père lui ordonne de faire. En gros avant que l'aube ne s'annonce le petit Takumi livre le tofu avec la voiture de son padre. Et ce depuis bien avant l'âge d'obtenir un permis de conduire. Il vit dans une région où les courses autos sauvages sont un sport national et alors que l'équipe locale est en perte de vitesse complète, elle n'a qu'un espoir, retrouver le talentueux pilote qui avale littéralement le mont Aruna toutes les nuits afin de le recruter...
Spoiler alerte, mais vous l'aurez compris, il s'agit donc du pauvre Takumi qui ne connait absolument rien en voiture et qui n'a qu'un objectif, c'est de terminer au plus tôt ses livraisons. Accompagné de sa Toy' AE86 qui ne paye pas de mine mais que tous les amateurs d'automobiles connaissent comme étant la base bon marchée mais néanmoins efficiente pour faire une prépa drift, il va se mettre en quête de devenir le pilote #1 de la région! Et le voilà parti pour 48 volumes qui paraissent longs, certainement beaucoup trop longs.
Trop long? Quand c'est bon, ça ne dure jamais assez! (That's what she said.)
Et pourtant si! En fait le problème de ce manga est que la diversité des opposants ainsi que des situations rencontrées ne permet pas au manga de se renouveler. Une fois qu'il a affronté un pilote digne, un pilote qui fait des coups bas, une pilote, un roadster, une 4 roues motrices, une propulsion, une traction autre et une voiture identique à la sienne, dur de renouveler la chose... D'autant plus que les courses se contentent d'être du downhill (c'est-à-dire des descentes de vallées), il n'y a donc ni dans les décors, ni dans les tracés non plus une grande diversité... Pendant un moment, on assiste à quelques courses du reste de l'équipe qui permettent un peu de diversité mais ça ne dure qu'un temps.
De plus un des gros problèmes de ce manga, à mon sens, est le style graphique austère qui donne un aspect dépassé à cette œuvre. Trop de pages se contentent d'être des doubles pages des voitures se suivant ou côte à côte qui sont au départ assez prenantes mais qui ensuite se révèlent plutôt redondantes... Au fur-et-à-mesure des volumes l'aspect innocent sympathique et donnant quelques situations comiques au personnage principal se gomme peu à peu également, ce qui donne aux derniers volumes non seulement un manque d'empathie pour le personnage mais également l'impression d'assister à une longue procession sans fin...
Cependant les premiers volumes sont très agréables dans leur rythme et dans la mise en scène des personnages soutenant le héros. L'histoire avec son père et son passé mystérieux de pilote est également assez prenante. L'auteur arrive également à vulgariser correctement des notions de pilotage complexes et à les rendre compréhensibles en images.
Un manga qui se destine plus à des amateurs de culture automobile japonaise mais qui arrivera peut-être à intéresser un public un peu plus large, bien qu'il risque de se lasser rapidement... Bon ce n'est pas tout cela, mais moi, je dois aller perfectionner mon talon-pointe dans mon roadster jap'! Tchusss!