Tom Taylor s'éloigne un peu des guerres sans fin pour se recentrer sur les personnages. En cassant la structure en année et en modelant Injustice 2 comme une véritable ongoing, le scénariste évite certains pièges d'Injustice premier du nom. Ici, on suit essentiellement Damian et Kara, deux êtres complètement paumés, au bon cœur mais manipulés. Damian était assez insupportable mais surtout car on le percevait à travers la vision de Batman. On adopte enfin son point de vue et on perçoit ses doutes, ses remords et ses craintes.
Kara est à mes yeux un personnage qui quand il est bien écrit illumine toujours les pages de comics de par son innocence et ses sentiments exacerbées qu'ils soient amours, colères ou autres. En l’occurrence, elle apporte un vent d'air frais dans la saga Injustice. Et forcément, si sa rencontre avec les amazones n'a pas le cachet graphique que Turner avait su lui donner début 2000, elle demeure un moment fort de l'album.
N'oublions pas pour autant les autres personnages qui continuent leurs petits bouts de chemins. Flash a le droit à un court chapitre prenant, Harley tente de concilier ses différentes allégeances. On notera également le teasing des red lanterns tandis que dans l'ombre Batman et Raz mettent au point des tactiques qui - chacun de leurs côtés - leur explosera tôt ou tard au visage.