Kaare Andrews, dessinateur de grand talent, revient sur Iron Fist. Surprise, il laisse de côté le graphisme, et ne reprend que son rôle de scénariste. Même si j'avais peu apprécié son run, force était de constater qu'il avait su lui donner un véritable style. Iron Fist était alors son personnage, il en avait donné sa vision, une vue personnelle et aboutie, contrôlant tous les aspects de la série Marvel Now.
Quand le titre avait été annoncé, il n'était guère compliqué de se demander ce qu'il allait raconter. Le personnage de Pei attendait son créateur pour prendre son envol. Comme il l'explique dans la préface du tome, Andrews, s'il avait dit tout ce qu'il avait à dire concernant Danny Rand, n'était pas encore prêt à passer le flambeau pour sa petite protégée. Par contre il me paraît nécessaire d'avoir lu son run précédent pour attaquer cette série avec tous les éléments en main.
Au dessin, je découvre donc Afu Chan. C'est vraiment à part comme style, et dans une majorité de comics j'aurai détesté, mais dans l'ambiance de ce Immortal Iron Fists, c'était génial comme graphisme. Tous les personnages sont dessinés comme des caricatures (le C train, j'étais mort de rire), les scènes d'action sont over too much avec l'impression de regarder un anime japonais, et puis c'est dense, sans l'impression de vide que me laisse parfois certaines séries Marvel. Je pourrais aussi parler du petit dragon, lui aussi issu de la l'arc The Living Weapon, et qui pendant toute la série est un plaisir à regarder - mignon et hilarant.
L'histoire? Vous prenez Iron Fist et vous inversez. Une petite fille venue d'une société orientale d'une autre dimension rejoint une ville mythique de l'autre côté du portail, New York, joyau de l'occident! Elle y suivra un entrainement auprès de son Thunderer - aka Danny Rand - pour y devenir le prochain Iron Fist. Parmi ses plus terribles épreuves figureront la vie sociale d'une lycéenne, les cours, le shopping et le classique balle de fin d'année.
Cette série - mixte improbable entre la subtilité d'un Buffy, la naïveté du dessin animé Jacky Chan (la petite me fait trop penser à Jade), et le background mystique d'Iron Fist - a tout pour plaire. On peut passer d'un restaurant cannibale à une arène extra-dimensionnelle, d'un rencard bidon entre ados à la sincérité touchante d'un Danny Rand qui s’accommode à son rôle de père de substitution, d'un achat de robes à un duel à mort. Pas de limites pour cette bombe de six épisodes!
Si l'épisode final fait office d'épilogue, le précédent (#5) m'a quant à lui rappelé à certains égards la relation entre les deux Hawkeye chez Fraction, mêlé aussi à l'amour paternel quelque part. Les deux prêts à tant donner pour l'autre, les deux utilisant leur chi ensemble, d'égal à égal, tels les deux Hawkeye décochant leurs flèches.
Marvel a de la ressource. Et tandis que le cinéma adapte les valeurs sûres de son catalogue, un flot impressionnant de nouveaux personnages prennent le pouvoir en comics. Legacy va essayer de balayer tout ça, certes, mais je pense que l'avenir appartient bien à ces nouveaux venus. Ils ne seront pas la relève dans le sens où ils ne remplaceront pas les anciens héros, mais ils vivront à leur côté. Hawkeye, X-23, Miss Marvel et Miles Morales font partie de ceux qui sont déjà imposés. J'aimerai tant que des Pei, Silk, America Chavez, Viv (peut-être Nova ou Squirrel Girl mais je dois avouer ne pas lire leurs séries) les rejoignent.