Dans le vaste monde des isekai, il n'existe à l'heure actuelle qu'une seule manière de se démarquer de la rude concurrence : proposer une idée qui en jette. Malheureusement, si beaucoup réussisse l'exercice de passage avec un pitch original ou drôle, passé le cap des premiers chapitres, la descente aux enfers est absolue. Il ne suffit pas de simplement proposer une bonne idée, car encore faut-il la mener au bon endroit avec des personnages convaincants, un lore riche, des intrigues prenantes...
Mais alors, est-ce que JK Haru est de ces trop rares mangas ayant réussi haut la main l'entrée et la sortie, l'oeuvre étant conclu en seulement 6 tomes ?
Malheureusement non. Le propos vaguement féministe envisagé par JK Haru a de quoi plaire et aguicher, à la manière de la protagoniste condamnée à arpenter un monde patriarcal et à se plier à ses codes mysogines. Destinée à faire le tapin, l'ex lycéenne Haru n'a cependant d'empathique que sa condition. Sa personnalité plate ne laissera effectivement que peu de prise sur le lecteur, et ce n'est pas le reste de la troupe qui donnera envie de s'y attacher.
Avec une vision manichéenne à souhait où se déverse certaines scènes sorties de fantasmes de l'auteur, il est difficile de voir en JK Haru un manga original réellement engagé, et hormis certains scènes intéressantes et une description cru des rapports sexuels qui fait plaisir à lire, on n'en restera malheureusement là.