Critique pour les épisodes 622-631


Gillen revient sur Thor. Ce scénariste montre encore une fois sa grande compréhension des personnages asgardiens et l'on ne peut que regretter les situations éditoriales délicates qu'il doit supporter à chacune de ses prestations.


Il avait déjà subit la pression de Siege, devant remplacer à la volée JMS, puis devant s’accommoder du navet pondu par Bendis. Cette fois-ci il doit supporter un Fraction peu compétent en chef d'orchestre principal de l'univers asgardien, et il subit en même temps le crossover Fear Itself.


Peu importe, encore une fois, Gillen livre des histoires de bonne qualité, très divertissantes et agréables. Etant donné le contexte, c'est déjà un exploit en soit. Journey Into Mystery suit désormais les aventures de Loki, ou plutôt de sa version enfant, s'étant réincarné sans ses souvenirs dans un jeune corps au début du run de Fraction. Kid Loki, un héros qui en vaut d'autre, mais qui rapidement devient attachant, drôle, tout en restant aussi rusé que sa version adulte.
La relation avec son frère sera traité subtilement à travers quelques scènes (celles de mises en place au début; le dialogue décisif où Thor est un prison; et finalement la révélation finale du plan de Loki). D'un impératif éditorial lié à l'issu de Fear Itself, Gillen réussit à faire un coup de chapeau pour sa propre série.


Le scénariste profite également de son retour sur le titre pour reprendre certaines de ses intrigues, concernant les Dises, Mephisto, Hela... Il développe cette guerre de l'ombre , moins bruyante que celle menée en surface par les héros, mais tout aussi décisive dans l'opposition au terrible serpent. Les personnages sont en définitif peu nombreux mais ce petit groupe - qui sonne très communauté de l'anneau version non-manichéenne au moment où ils s'attaquent à Asgard la noire - se voit développer à merveille avec des dialogues par moment savoureux. Tyr et Hela, Loki et Léah, les entretiens avec la langue du serpent. Beaucoup de moments agréables.


On aussi une exploration importante et dense de la mythologie asgardienne alors que la série avait opéré un virage terrestre depuis sa renaissance. On suit Loki de forteresses mystiques en royaume infernaux, de créature en monstre mythique, de reliques magiques en armes indestructibles, avec bien souvent des passages racontées à la manière de faible.


A ce titre, le dessin riche de Doug Braithwaite convient parfaitement. Visuellement, on se croit sincèrement lire une saga moyenâgeuse à base de magie et de chevaliers. Quand Gillen narre son récit en conteur, c'est impressionnant l'osmose qui en ressort. Quand on retrouve le côté comics mainstream et moderne, le décalage en devient drôle. Par contre les épisodes où le dessinateur change sont médiocres graphiquement parlant (ce qui explique aussi ma baisse de note sur les épisodes de la deuxième moitié). L'une des images marquantes, de par sa violence peu coutumière des comics Marvel, est la mise à mort de l'ambassadeur dans l'épisode 625. Surprenant, gore, et pourtant d'une esthétique saisissante.

WeaponX
7
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le 1 déc. 2016

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WeaponX

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