Fabcaro est un auteur que j’adore. Son humour, absurde, est facilement reconnaissable et fait mouche à chaque fois. Quand je suis tombé sur « Jours de gloire », un recueil de strips parus chez Altercomics, je n’ai pas pu y résister. Et pourtant le prix de 13€ pour une cinquantaine de strips m’avait fait un peu tiquer. Mais quand on aime, on ne compte pas…
Le strip est une des spécialités de Fabcaro. Du moins le gag à chute absurde ! On le retrouve dans nombre de ses livres (« Z comme Don Diego », « On n’est pas là pour réussir », « Amour, Passion & CX Diesel », etc.). C’est également le cas ici. La différence, c’est qu’il n’y a pas réellement de contexte, alors que les précédents bouquins cités concernaient Zorro, les auteurs BD ou la parodie de série télé. Du coup, on perd beaucoup sans univers. Le redondance étant une des qualités de l’humour de Fabcaro, il perd ici de son efficacité. Son héros (ou plutôt antihéros) est trop impersonnel. Dommage.
Cependant, l’humour absurde de l’auteur, s’il vous parle, reste quand même au niveau. Les chutes font leur petit effet et savent nous surprendre. Notre héros est un imbécile dragueur qui ne cesse de gaffer. On sourit souvent mais le temps passe hélas vite et le livre est refermé alors que l’on en demande encore… Le format à l’italienne est parfaitement adapté à l’ouvrage, mais cela donne l’impression que cela sert à cacher la pauvreté du nombre de strips. Car en format en A4, il n’y aurait plus qu’une quinzaine de pages à lire. Et du coup, c’est le prix qui fait un peu tiquer.
Au niveau du dessin, Fabcaro adopte un trait simple et efficace, adapté au propos. Les pages sont parfois un peu vides car il n’y a pas de décor. Mais l’essentiel n’est pas là, c’est avant tout le propos qui prime.
Clairement, cet ouvrage est un peu bancal. Recueil de strips réalisés entre 2003 et 2010, on peut se demander se cela méritait un livre. Il ne faut pas s’y tromper : les strips sont drôles et réussis, mais la lecture est trop courte pour le prix proposé. Quant à Fabcaro, il nous a habitué à encore mieux lorsqu’il ajoute un contexte à ses strips : il sait alors exploiter l’univers pour bonifier l’ensemble. Une déception, même si le tout m’a donné le sourire du début à la fin.