Entre les ténèbres d'Edo, l'océan des souffrances et le monde des sumos !

Kajo est un seinen manga écrit par Kazuo Koike (si vous voulez en savoir plus sur l'auteur voici une critique où je parle de l'auteur : https://www.senscritique.com/bd/Lone_Wolf_Cub/critique/174051644) et dessiné par Hideki Mori sortie en 2003 au Japon et publié en France par Delcourt en 2006.

Le manga commencera par nous présenter un homme du nom d'Hanatarô, qui vit dans une maison commune des bas quartiers d'Edo et qui n'a plus rien qui le retient dans ce monde. Quand sa jeune voisine tue son beau-père qui tente de la violer, Hanatarô se présente aux autorités comme étant l'assassin. Mais Heizô Hasegawa, le chef de la brigade, reconnaît en lui un ancien lutteur de sumo. Quelques années plus tôt, Hanatarô était sur le point de remporter le titre suprême de Yokozuna. De peur que la gloire ne l'amène à la rejeter, sa maîtresse le drogua le jour de la rencontre de sa carrière afin qu'il ne puisse pas combattre !

Depuis ce jour, Hanatarô a perdu l'envie de vivre … Hasegawa, au courant de l'histoire, préfère tenter de lui faire retrouver l'envie de vivre plutôt que de faire exécuter un innocent. Il faut dire que Hasegawa est un adepte de " la corde de fleurie ", ce lien invisible qui enchaîne les hommes à l'existence en leur faisant accepter la vérité quelle qu'elle soit.

C'est elle qui sauve Hanatarô, mais c'est elle aussi qui conduit un propriétaire d'une gargote ayant tué un voyou, à se dénoncer en public. Après un retour quasi miraculeux à la vie, Hanatarô devient l'homme de main d'Hasegawa, le secondant dans son quotidien et allant jusqu'à le porter quand la maladie vient à le priver de l'usage de ses jambes.

Nos deux protagonistes seront comme vous pourrez le deviner, Heizo Hasegawa (qui a eu le droit à un anime du nom de Onihei Hankachou) chef de la brigade mobile et contre les incendiaires ainsi que gardien d'Edo et Hanatarô Tamatsubaki, un ancien sumotori. Chacun d'entre eux aura le droit à une introduction de leurs personnalités, leurs tourments (liés à son passé et de ses relations avec les femmes pour Hanatarô et face à la possibilité qu'il ne pourra pas éradiquer toute la vermine d'Edo ainsi que l'acceptation de la mort pour Onihei) et une quête commune. Ces éléments viendront nous attacher directement au duo qui se complète au quotidien offrant un point de vue appréciable pour le lecteur !

Après au niveau des personnages secondaires, ils ont tous leurs raisons d'agir, brisant ainsi tout manichéisme, les alliés d'un jour dans ce manga peuvent devenir les ennemis de demain et inversement.

Concernant l'intrigue, à l'instar de Lone Wolf and Cub, Kajo nous permet d'en apprendre énormément sur le Japon de manière très ludique, car on apprend toutes ses informations via une narration et des personnages qui ont le luxe d'être de plus, très attachants.

L'introduction comme vous pouvez le constater, nous saisit directement dans l'intrigue, elle est assez abrupte de temps à autre mais globalement, il s'agit d'une bonne intro.

Le conflit tourne autour de plusieurs antagonistes que la brigade de Heizo devra se défaire, de ce fait, les antagonistes changent même s'il y en a un que Heizo veut vraiment faire tomber pour enfin pouvoir reposer en paix, que je vous garde pour mieux apprécier l'histoire.

La conclusion conclut d'une manière touchante le manga, les événements des deux derniers tomes sont particulièrement intenses d'ailleurs, il y a un gros retournement de situation qui fera poursuivre l'histoire de manière insoupçonnée pour nous offrir dans les dernières pages le fin mot de l'histoire ...

Quoique la série soit courte (6 tomes), le rythme avec la forte charge d'informations afin que le lecteur occidental comprenne les événements du manga, le rend assez lent.
De plus, il s'attarde sur la psychologie des personnages ainsi que leurs relations plus que sur les combats qui sont toujours vite fini, mais intense !

Passons maintenant au dessin, le style est réaliste, ça fourmille de détail, Hideki Mori à une patte se rapprochant beaucoup de l'école Gekiga, faisant de ce fait penser à Goseki Kojima, le dessinateur de Lone Wolf and Cub.

Le découpage est la plupart du temps rectangulaire et carré durant la plupart du manga, choix justifié par son côté biographique. Cependant, le manga lors des phases de combat arbore un style plus nerveux avec des pleines pages pour illustrer l'issue du combat lors de combats importants.

Enfin niveau composition, les événements du manga se passant à Edo, nous aurons le droit au traditionalisme et à la ville typiquement japonaise, car le shogunat Tokugawa a opéré à une politique de repli sur soi-même, ne s'ouvrant qu'au bout de l'ère Meiji.

Même si pour briser la monotonie, notre duo ira explorer la campagne d'Edo ainsi que le Kanto durant un léger road trip.

Les personnages principaux (Heizo Hasegawa, Hanataro Tamatsubaki) 9.5/10

Characterisation: 5/5
Développement: 4.5/5

Les personnages secondaires: 7.75/10

Characterisation: 4/5
Développement: 3.75/5

L'intrigue: 20.75/25

L'exposition (la présentation du sujet et du contexte): 5/5
L'introduction: 3.5/5
Le conflit: 4/5
Conclusion: 4.5/5
Rythme: 3.5/5

Le dessin: 17.5/20

La patte graphique: 4/5
Le trait: 4.5/5
Le découpage: 4.5/5
La composition: 4.5/5

Note finale: 8.38/10
Niveau d'appréciation global du manga: 8.5/10

En conclusion, Kajo, la corde Fleurie est une série en 6 tomes nous donnant un portrait de l'Edo de l'époque et surtout de son côté sombre en passant par les rues malfamées où trainent les laissés-pour-compte d'Edo ainsi que les pires malfrats exploitant sans vergogne ces personnes déjà acculées en plongeant les jeunes femmes dans l'océan des souffrances (le monde de la prostitution) et pour les hommes, le travail intensif.

Si vous arrivez à le trouver car il est très rare, foncez, c'est du très bon !