Bon épisode, desservi par un dessin granitique

En l’an 48 avant notre ère, Brutus vient rendre visite à son père adoptif, l’ancien général Caius Julius Caesar, devenu aveugle après avoir reconquis la Sicile contre les esclaves en fuite de Spartacus. La visite n’a rien d’anecdotique: les armées de Cléopâtre marchent sur Rome. Faisant suite de La République des Esclaves, L’Aigle et le Cobra est le vingt-huitième tome de la collection Jour J qui traite d’uchronies en bande dessinées.


Ce n’est pas à proprement parler une suite, mais on y retrouve Jules César, général vainqueur, mais devenu infirme et retiré des affaires, pendant que Pompée, devenu consul unique, peine à gérer la crise politique et militaire provoquée par l’alliance entre la reine d’Égypte et son nouvel époux, Marc-Antoine.


Il y a du bon et du moins bon dans cette histoire – toujours signée par le triumvirat Pécau-Duval-Blanchard. Dans les points positifs, j’ai bien aimé l’histoire qui, si elle est un peu capillotractée, a le mérite de plonger le lecteur au cœur des luttes politiques de la Rome antique – qui n’ont rien de romantique – et de découvrir les arcanes du système consulaire romain.


Les personnages sont intéressants, surtout César, retiré des « affaires », aveugle, mais pourtant toujours au fait des arcanes et des magouilles. Je trouve par contre un peu dommage que Cléopâtre n’apparaisse que comme une sorte de beauté fatale dans des tenues vaporeuse, alors même qu’on la décrit comme une femme redoutablement intelligente.


Le dessin, signé Fafner, a des bons et des mauvais côtés – un peu les mêmes que pour le précédent tome, d’ailleurs. Les décors sont somptueux, mais je ne suis pas fan de la représentation « granitique » des personnages. On a l’impression de voire une galerie de statues antiques et, si c’est certes dans le ton, ça ne fait pas très BD.


En plus, le placement des bulles est souvent très approximatif et le découpage difficile à lire, ce qui rend la lecture difficile et peut prêter à confusion. C’est ennuyeux, parce qu’il y a quand même beaucoup à lire dans cette histoire.


Mais cela dit, L’Aigle et le Cobra est un bon épisode de la collection, surtout si on s’intéresse à la période. Le petit clin d’œil final autour du personnage de Germanicus est assez amusant.

SGallay
7
Écrit par

Créée

le 2 juin 2017

Critique lue 178 fois

Critique lue 178 fois

D'autres avis sur L'Aigle et le Cobra - Jour J, tome 28

Du même critique

Sunstone, tome 1
SGallay
8

Je n'aime pas le BDSM, mais...

Vous vous souvenez de la série « je n’aime pas N, mais… »? Eh bien Sunstone, bande dessinée signée Stjepan Šejić, en est une nouvelle illustration, avec en N le BDSM. Principalement parce que...

le 25 avr. 2015

12 j'aime

Rituals
SGallay
8

On ne Satan pas à tant de mélodie

Parmi les groupes que j'évite de mentionner au bureau (note: je bosse pour une organisation chrétienne), Rotting Christ, dont le nouvel album, Rituals, vient de sortir, figure en assez bonne place...

le 19 mars 2016

10 j'aime

Person of Interest
SGallay
9

[critique dithyrambique avec réflexions de rôliste]

On reconnaît souvent les séries marquantes à leur générique. Celle de Person of Interest commence avec la voix d’un des personnages, qui annonce: « On vous surveille. Le gouvernement possède un...

le 21 févr. 2017

9 j'aime