Depuis sa résurrection, la série « Lapinot » nous a proposé des tomes différents. Certains sont plus classiques, les fameux 48CC, présentant une histoire. D’autres, issus d’Instagram, proposent des formats différents. « L’apocalypse joyeuse » fait partie de la tranche classique des « Lapinot ». Ainsi, une histoire longue, un thème et le duo Lapinot/Richard au centre de l’intrigue. Le tout est publié à L’Association.


Lapinot se fait tabasser dans un jardin d’enfant, soupçonné à tort d’être un pédophile regardant les petites filles. Suite à cette histoire, un dilemme s’offre à lui : doit-il fait payer les gens qui l’ont blessé au risque de mettre des familles sur la paille ? Pour résoudre cette question, il part s’aérer à la campagne avec Richard chez Titi qui a changé de vie suite à son cancer. Mais sur le chemin, une météorite percute leur voiture…


Je regrettai un peu l’aspect trop fort du duo Richard/Lapinot dans le dernier tome du genre. La première partie des aventures de Lapinot n’était pas si centré sur leur duo que cela et Nadia avait une place importante dans les histoires. Trondheim, malgré des tentatives, n’est pas encore arrivé à vraiment intégrer une nouvelle copine à Lapinot puisqu’elles ont toujours des excuses pour ne pas être présentes. On appréciera le retour de Titi, qui permet d’intégrer, lui, un nouveau personnage, Emma.


Après les attaques de zombies, « L’apocalypse joyeuse » laissait sous-entendre le même genre de thème. Ce n’est pas le cas. Cette notion est développée par une association qui prône un effondrement « positif ». Cette idée, intéressant, n’est finalement que peu développée dans l’ouvrage et c’est bien dommage. Au final, l’histoire se centre avant tout sur l’appât du gain. La météorite devient un enjeu purement financier.


Cet album de « Lapinot » reste très proche de notre monde actuel. Tout en proposant une histoire excessive (mais suffisamment peu pour être crédible), Lewis Trondheim a vraiment le sens des dérives de notre société, même si rien n’est finalement beaucoup développé. Ce tome reste avant tout un tome d’action, empreint de suspense, et de blagues douteuses de Richard.


Au niveau du dessin, pas de surprise. On commence à connaître le style ! Trondheim maîtrise bien ses personnages, les expressions font mouche et les scènes d’action sont dynamiques. Quelques planches sont vraiment bien menées en termes de narration. Bref, les adeptes seront satisfaits et en terrain connu !


« L’apocalypse joyeuse » ne révolutionnera rien dans le monde de « Lapinot ». Les thèmes traités ne vont pas assez loin pour complètement convaincre. Cependant, l’histoire, racontée comme une fuite en avant, un cauchemar qui grandit, est bien menée et vous fera tourner les pages afin de lire ce qui va se passer ensuite. Le suspense est sans doute la plus grande réussite de ce tome.

belzaran
7
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le 16 févr. 2021

Critique lue 313 fois

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belzaran

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D'autres avis sur L'Apocalypse joyeuse - Les Nouvelles Aventures de Lapinot, tome 5

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