A côté des sorties bruyantes du moment, qu'il s'agisse du dernier album de Loisel ou des gaulois braillards (pour lesquels je sortirais quand même un thé du dimanche parce qu'on est toujours un peu fébrile en allant découvrir leurs nouvelles aventures) le monde de la littérature continue de tourner. Et parmi les sorties discrètes (ok...inexistantes.) dans les médias mais qui peuvent vous taper dans l’œil en librairie, il y a L'esprit de Lewis qui rassemble beaucoup des ingrédients que l'on aime trouver dans un livre fantastique. Peut-être même que pour le coup, Théophile Gautier sautille dans sa tombe en tapant des mains (comme ça, c'est sûr, on reste dans le thème).
C'est l'histoire de Lewis, jeune anglais issu d'une famille aisée. Sa mère vient de mourir et c'est avec le coeur gros qu'il décide de s'isoler dans le manoir familial, celui où il a passé son enfance. Pour faire son deuil peut être, mais aussi pour écrire son premier roman, car Lewis rêve de devenir écrivain, et d'être publié pour gagner sa vie. Dans ces lieux pleins de souvenirs où l'inspiration ne vient pas, des phénomènes étranges se produisent et sont le fait de l'esprit de Sarah, qui ne sait pas pourquoi elle est là et comment elle est morte. En échange de l'aide du jeune homme pour comprendre pourquoi elle erre encore dans ce monde elle lui offre le don et l'inspiration nécessaire à l'écriture. Bien sûr, tous les pactes ont des contreparties et risquent de mal tourner...surtout dans les histoires gothiques impliquant un homme et une femme.


De ce scénario on peut dire qu'il est bien écrit, de manière assez sobre (déjà accessible pour les adolescents), certains dialogues font sourire, d'autres nous touchent. Si le début de l'aventure s'annonce assez prévisible l'album prend dans les dernières pages une orientation originale et puisqu'il y aura un deuxième tome vous en saurez assez pour avoir très envie de connaître la suite.
Du côté du dessin, derrière une patte qui rappelle un peu le trait fébrile de Joan Sfar j'ai surtout pensé aux croquis de Tim Burton avec des visages et personnages longilignes à l'allure fragile et au destin macabre. Je pense que ceux qui ont été touchés par Les noces funèbres devraient passer un bon moment de lecture.

Mawelle
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le 20 oct. 2017

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