Avec un dessin que je qualifierais de "naïf" (j'ai lu quelque part "expressionniste"), l'auteur nous raconte la vie très dure de Ibro, un enfant croate vivant dans l'orphelinat sordide d'une ville industrielle au bord de la mer. Seuls le hasard et la loi du plus fort règnent autour de lui. Le quotidien est fait, dans l'institution et dans la rue, de bagarres entre bandes à coups de barres de fer, de passages à tabac gratuits, d'alcool et de drogues, et aussi de rencontres avec des adultes qui sont la plupart du temps détestables ou paumés. La misère dans toute sa noirceur et son anachronisme dans une ville qui paraît dynamique et ou les riches ne se cachent pas.
Les couleurs du dessin (au moins de certains d'entre eux) apportent une beauté grotesque, carnavalesque, au récit, mais le désespoir domine. La fumée, des cigarettes et des cheminées d'usines, enveloppe l'ensemble.
Le tome 2/2 faisait partie de la sélection officielle du FIBD d'Angoulême 2017.