L'équipe de la très sympathique série Wonderball revient chez son éditeur de toujours pour une nouvelle série éponyme qui sent bon l'Ouest et le soleil. Avec la qualité des trois auteurs on pouvait s'attendre à un nouveau succès parti pour de longues années de têtes de gondoles.


Nevada est un arrangeur: il est envoyé récupérer les acteurs d'Hollywood partis en vadrouille et qui mettent en péril l'équilibre financier des films en cours de tournage. Nous sommes aux Etats-Unis quelques années après la Grande guerre. Entre enquêteur et gâchette, il sait déjouer tous les traquenards. Lorsque son employeur l'envoie aux trousses de l'Etoile solitaire il se retrouve aux prises avec la mafia mexicaine...


Dans ce genre de BD je pars en confiance aveugle entre les mains de bons conteurs chevronnés. Car finalement dans la BD d'action et d'aventure le contexte est souvent secondaire face à l'efficacité des dessins, du découpage et des dialogues. On a de ça bien sur dans ce premier tome de Nevada. Des séquences amusantes lorsque dès l'introduction le héros trouve une actrice dans une situation fort scabreuse, un art de la réplique, des séquences d'action efficaces... Colin Wilson sait mettre en image bien que son style très années 90 n'évolue guère et conserve des lacunes notamment sur les visages étrangement plats de ses personnages. C'est vraiment surprenant car nombre de cases sont particulièrement léchées avec leur aspect western à la Giraud (Wilson a commencé sur Blueberry) quand beaucoup de gros plans semblent mettre l'artiste en difficulté. Les couleurs aussi (on a l'habitude chez Delcourt) sont remarquables et si les encrages de Wilson restent superbes (je conseille la version n&b) le travail de Jean-Pierre Fernandez donne une autre dimension à ces planches.


Tout devrait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes... sauf qu'une fois clôturé cet album on a un vague sentiment de consommation d'une énième BD dont la justification est discutable. Il semble évident que l'envie des auteurs de travailler dans une ambiance western avec ce profile inhabituel (encore que...) explique l'existence de cette série. Pourtant on cherche l'originalité. Le héros est abordé de trop loin pour être charismatique, le background est vraiment léger et seules les péripéties du personnage permettent de faire avancer une histoire dont on se préoccupe guère. C'est assez gênant car on finit ce joli album bien construit avec une impression de vacuité. Peut-être la mauvaise idée qu'un éditeur avisé aurait dû demander à retravailler... Devant la profusion de publications, L'étoile solitaire est aussitôt lue aussitôt oubliée.


Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2019/06/01/7555

Créée

le 4 juin 2019

Critique lue 268 fois

Critique lue 268 fois

D'autres avis sur L'Étoile solitaire - Nevada, tome 1

L'Étoile solitaire - Nevada, tome 1
Kab
7

Critique de L'Étoile solitaire - Nevada, tome 1 par Kab

Les années 20. Lorsque Hollywood veut retrouver sa starlette ou son acteur fétiche qui est parti faire n'importe quoi, il fait appel à Nevada. Un homme aux multiples talents qui vit à cheval sur les...

Par

le 30 mai 2019

1 j'aime

Du même critique

Tsugumi Project, tome 1
Etagèreimaginaire
7

Qui est la fille aux pattes d'oiseau?

Démarrant rarement une nouvelle série avant sa clôture (j'évite les longues séries Manga), je me suis néanmoins laissé tenter par ce Tsugumi project à la couverture très réussie et intrigante. A lire...

le 29 août 2019

4 j'aime

La Mort vivante
Etagèreimaginaire
9

Une plongée gothique dans l'art novateur d'Alberto Varanda

Deux éditions de l'album sont sorties en simultané, l'édition normale colorisée (très légèrement) par Vatine avec l'assistance de la grande Isabelle Rabarot et une édition grand format n&b avec...

le 5 sept. 2018

4 j'aime