Histoire familiale
Commençons par une banalité : je suis un fan inconditionnel de Frederik Peeters. Tout a débuté le jour ou, lors d'une de mes peregrinations en bibliothèque, je tombe sur Les Pillulles bleues me...
le 10 févr. 2018
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Commençons par une banalité : je suis un fan inconditionnel de Frederik Peeters.
Tout a débuté le jour ou, lors d'une de mes peregrinations en bibliothèque, je tombe sur Les Pillulles bleues me prenant au passage l'une de mes plus belles baffes de lecteurs de Bds.
Depuis, je n'ai eu de cesse de découvrir ce qu'il avait fait avant et je le suivais inlassablement sur ses oeuvres récentes qu'il soit seul (** Aama**), accompagné (** l'odeur des garçons affamés**), en noir et blanc ( Lupus ) ou en couleur (Koma).
Sur l'Homme Gribouillé, c'est Serge Lehmann qui lui propose d'explorer un nouvel univers mêlant chronique familiale et récit fantastique.
L'oeuvre se démarque tout d'abord par son format qui lorgne autant du côté des comics (par la narration et le format) que du manga (par les applats de gris). Et au vu des précèdentes oeuvres du scènariste, on n'est pas étonné d'y retrouver ce genre d'influence.
Du coup, Peeters opte pour une mise en page plus explosive ( mais qui rapelle, par certain côté, les choix qu'il opérait dèjà sur le dernier tome d'Aama), pour le meilleur (comme cette fabuleuse scène vu à la première personne) et par moment avec un peu plus d'hésitation (comme sur certain dépassement de case qui manque de conviction).
Mais dans l'ensemble, l'oeuvre est vraiment convaincante et on ressent une certaine osmose entre le dessin lêché de Peeters et le rythme imposé par le scénario de Lehmann qui multiplie autant les pistes que les interprétations.
D'ailleurs, quand on commence la lecture de l'Homme Gribouillé, on a qu'une seule envie, c'est d'arrivé au bout comme un affamé et cela malgré le nombres de pages à avaler.
L'univers de Lehmann, réaliste à première vue, se révèle petit à petit peuplé de bizarrerie que ça soit par le climat parisien ( tantôt sous la flotte, tantôt sous la neige) ou les créatures toute droit sortie de légende juive ( l'homme gribouillé et bien sûr, le terrifiant homme corbeau).
Derrière cette intigue foisonnante, on suit aussi l'histoire d'une famille , de 3 générations de femmes qui doivent se confronter aux traditions familiales. Que ça soit la grand mère qui a fait le choix de préserver sa fille , la mère qui ne se voit que comme un mauvais reflet de cette dernière ou de la fille , adolescente normale qui devient le dernier maillon de la chaîne , il y a un véritable lien familial qui se tisse et qui les lie les unes aux autres.
Quand on tient une telle pépite, en plus d'un auteur qu'on admire, allez savoir pourquoi, on a envie de chipoter.
Ici, le scénario est captivant , les rapports entre les personnages passionants et le graphisme de Peeters est bluffant.
Cependant, si il y a UNE chose qui m'a gêné, c'est bien ce choix de palette de couleur qui nuit par moment à la lisibilité de certaines scènes ( celles sous la neige, pourtant sublimes, en sont un malheureux exemple).
D'ailleurs, en regardant la couverture, je me suis demandé pourquoi il n'avait pas choisit cette teinte bleutée qui fonctionnait aussi bien
*Mais comme dit plus haut, je chipotes car en toute objectivité, **l'Homme Gribouillé a été un de mes coups de coeur de ce début d'année ( et pour le moment, il n'y en a pas eu beaucoup ) car elle offre aux lecteurs une oeuvre passionnante, humaniste et réellement populaire.
L'univers est tellement passionnant qu'on rêve de le voir se develloper dans de futurs récits et franchement, je n'aurais rien contre quelques bonus sur les origines de l'Homme corbeau .
A voir que nous réserve l'avenir.*
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Créée
le 10 févr. 2018
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