Un homme infâme
On croit à une espèce d’histoire de Robinson Crusoé des temps modernes. Un aviateur, chargé de rapporter du courrier aux femmes des poilus, se retrouve on ne sait pas bien comment sur une île...
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le 15 juin 2016
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L'Île aux femmes de Zanzim, c’est un peu comme une carte au trésor trouvée sur la plage : on est intrigué, on se met à creuser, mais on ne trouve finalement qu’un joli coquillage. Cette fable graphique entre aventure burlesque et satire sociale nous transporte sur une île où la domination féminine bat son plein, mais elle peine à transformer l’essai au-delà de son concept prometteur.
L’histoire suit Céleste Bompard, un aviateur de charme (et un peu de poisse) qui s’échoue sur une île peuplée uniquement de femmes. Mais attention, pas n’importe quelles femmes : guerrières, farouches, et déterminées à préserver leur société matriarcale. Évidemment, l’arrivée de Céleste chamboule tout, entre quiproquos, séduction et remise en question des rôles traditionnels. Le pitch est malin, et Zanzim ne manque pas d’humour pour aborder des sujets sérieux. Mais malgré cette belle idée de départ, le récit reste en surface.
Graphiquement, Zanzim s’amuse. Les dessins sont expressifs, pleins de vitalité, avec une palette lumineuse qui donne envie de s’évader sur cette île où chaque coin de végétation semble recéler une surprise. Les personnages, avec leurs visages caricaturaux et leurs postures exagérées, évoquent la comédie théâtrale. Visuellement, ça fonctionne bien, mais les planches manquent parfois de détails pour véritablement captiver sur la durée.
Côté scénario, ça patine un peu. La satire est là, mais elle est trop légère pour vraiment marquer les esprits. Les réflexions sur le patriarcat et les dynamiques de pouvoir sont abordées avec humour, mais sans grande profondeur. On sourit devant les maladresses de Céleste, on apprécie la force des femmes qui l’entourent, mais on reste sur notre faim. Les personnages manquent de nuances, et les rebondissements, bien qu’amusants, tombent parfois dans le prévisible.
Le ton oscille entre comédie et critique sociale, mais sans trouver un véritable équilibre. L’humour est parfois trop appuyé, ce qui dilue l’impact des moments plus sérieux. On aurait aimé un peu plus de mordant, un peu plus de tension dramatique pour vraiment nous immerger dans cette société inversée.
En résumé : L'Île aux femmes est une aventure charmante et visuellement attrayante, mais qui ne creuse pas assez ses thématiques pour vraiment marquer les esprits. Une comédie satirique agréable, mais qui manque de consistance pour dépasser son concept. Un moment de lecture plaisant, comme une escapade au bord de l’eau… mais sans le plongeon attendu.
Créée
le 3 déc. 2024
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