L'Île des téméraires par BAC
Connu pour son manga médical Say hello to BlackJack, Syuho Sato se penche ici sur un récit historique basé sur des faits réels. Le dessin réaliste de l'auteur sert grandement la cause de cette Île des téméraires. On entre très rapidement et très aisément dans l'ambiance pesante, oppressante de ce one-shot. Outre la réalisation graphique, le découpage est lui aussi d'une grande efficacité. C'est préférable pour une œuvre misant sur la réflexion psychologique. C'est justement sur ce dernier point que ce manga perd de son intérêt.
Soyons clair : le scénario est loin d'être mauvais. Nous suivons Watanabe dans cette mission-suicide, s'attardant sur son état d'esprit et ses interrogations. On plonge dans cette atmosphère tendue, prêt à ne pas remonter à la surface. Et puis, malheureusement, on retourne sur le plancher des vaches bien trop vite. Il est évident que L'île des téméraires se destinait à une parution plus longue, mais celle-ci s'est interrompue au bout de sept chapitres, soit un peu plus de deux-cents pages. De ce fait, Syuho Sato n'a pas pu aller au fond des choses. La psychologie des personnages n'est que trop peu poussée et, Watanabe mis à part, nous n'en apprenons pas beaucoup sur les soldats qui l'entourent, ni sur ce qu'ils pensent de la situation. Et évidemment, la fin n'en est pas vraiment une, ce qui laisse immanquablement le lecteur sur un sentiment de frustration. C'est fort dommage.
L'Île des téméraires aurait pu être une vraie réussite si la série avait pu se prolonger. Avec cet unique tome, nous restons malheureusement sur notre faim. Mais il ne mérite toutefois pas d'être ignoré. Avis aux amateurs ou aux curieux, vous voilà prévenus !