Un chemin de croix

Je ne me permets d’être dur qu’avec les auteurs pour lesquels j’ai (eu) du respect. Geluck en a fait partie, car ses premiers Chat ont été des modèles de concision, de non-sens, de loufoquerie.
Ce Chat-là est le chaînon honteux de la création. Je passerai outre le dessin qui, sans n’avoir jamais été la grande qualité du dessinateur, semblent avoir été réalisé sous Paint.
Qu’est-ce que je reproche à Geluck : la facilité. Si j’ai pu esquisser un sourire sur le pied de nez final, que ce chemin est pavé de médiocres intentions... Geluck nous ramène 30 ans en arrière dans le franco-belge et pas dans le meilleur. Les idées sont banales. L’impertinence est confondue avec la vulgarité. Les mécanismes de narration sentent le formol.
Avec cet ouvrage, il transforme la Cène en un repas de famille grivois où s’entrechoquent les verres, les jeux de mots huileux, les imitations racistes, les commentaires sur l’actualité niveau comptoir, les allusions cochonnes et le pipi-caca du petit dernier.
Et pourtant, le Chat et sa perpétuelle recherche de l’absurde avait une mine d’or avec la Bible. Mais Geluck a transformé l’or en vain. A force de Vivement dimanche, la messe est dite. Si dieu peut pardonner un tel péché. Pas moi.