En 1944, sentant le vent tourner, et l’arrivée des alliés imminente, le docteur Destouches décide de quitter Paris où il ne se sent plus en sécurité, avec l’objectif de rallier un jour le Danemark afin de récupérer quelques lingots d’or enterrés dans un jardin d’une amie. Muni de faux papiers, il part en compagnie de sa femme et de son chat vers l’Allemagne et plus précisément vers le château de Sigmaringen, après une escale à Baden-Baden, pour y exercer la fonction de médecin. Il retrouve sur palce la fine fleur de la collaboration et du régime de Vichy et même l’acteur Robert Le Vigan qui vient de quitter précipitamment le tournage des Enfants du paradis. Il y croise également quelques généraux allemands, des femmes faciles et aussi pas mal d’hommes qui ont perdu la boule.
Dans un noir et blanc au crayonné, vif, avec des personnages aux traits caricaturaux, offrant des expressions de visages très accentuées, parfois effrayantes, les deux dessinateurs Paul et Gaëtan Brizzi donnent vie au récit de Malavoy avec force et talent, rendant bien la bien noirceur et la folie de ces hommes et de cette période trouble. Côté récit, la bonne idée est d’avoir choisi de mettre en scène Céline lui-même pour raconter ces quelques mois incroyablement agités et totalement rocambolesques. (Toutes mes critiques à retrouver sur BENZINE)