Juste parfaitement horrifique !
Pour moi, comme pour beaucoup apparemment, cette série est mon coup de coeur du relaunch DC.
On y découvre un personnage complexe, Buddy Baker, pour qui la vie de super-héros et la vie de famille n'est pas toujours simple. Et les choses ne sont pas près de s'arranger quand sa fille commence à avoir des pouvoirs plus qu'étrange... Si lui peut mimer les capacités des animaux, sa gamine va être légèrement plus originale...
Ce premier volume met en scène une histoire de plus grande envergure qui met aussi un peu les pieds chez un autre héros DC, Swamp Thing. C'est du grand art, autant dans la narration que dans les dessins. Peur ceux-ci, j'y reviens après.
La trame présente donc Buddy Baker, alias Animal Man, qui est un peu sur la pente descendante. Acteur, Super-Héros, il ne sait pas trop où se situer dans ce monde étrange où la Justice League règne en maitre. Et Lemire, non content d'introduire son récit par une fausse page de journal présentant une interview de Buddy sur sa vie et son histoire, continue en présentant un personnage attachant, dans sa tranquille vie de famille dans une banlieue "typique" américaine.
Une introduction parfaite qui réponds de manière totalement admirable au cahier des charges du relaunch DC. Ainsi, le nouveau lecteur, ainsi que l'ancien, savent tout deux où ils mettent les pieds et se lance dans l'aventure.
Très proche de la série Swamp Thing, écrite par Scott Snyder, la série Animal Man présente un nouvel ennemi de l'univers DC, ou plus un "concept" : le Rot. Ou la "pourriture" en fraçais, s'opposant ainsi au Red (la faune) et au Green (la flore). On peut ainsi faire l'abstraction évidente entre la vie et la mort, mais l'une étant nécessaire à l'autre. La vie à besoin de la mort pour se renouveler, et ainsi de suite. Sauf que le fond du problème étant que visiblement, le Rot a une légère envie de s'imposer.
Une histoire et un concept qui semble partir de rien, qu'on pourrait croire sentir le réchauffer, mais il n'en est rien. L'auteur et le dessinateur nous surprenne et nous intrigue avec des mythes et des visuels complètement fumés mais d'une profondeur rarement égalé dans les comics book de la production mainstream. C'est même carrément "trop intellectuel" comparé à ce qu'on attend d'un titre "super-héroïque". Et c'est surtout en ça que Lemire nous surprend.
Travel Foreman fait lui aussi un travail exemplaire sur ce premier tome. J'étais assez rebuté au début par son style, mais l'histoire est tellement sombre et glauque qu'à la fin du titre, on ne peut que se dire : cela n'aurait pas pu être différent... Clairement, certaines cases sont dégueulasse. Difficile de trouver un mot plus adéquate. Pas dégueulasse dans le sens "dessiné avec les pieds", juste dégueulasse parce qu'elle représente. C'est comme si d'un coup, DC se serait lâché et aurait dit au dessinateur : "vas-y, tu as carte blanche, montre ce que tu veux !" Même si il ne faut pas croire que le titre tombe dans le gore ou la violence gratuite. On est plus dans un trip visuel bien glauque et très "charnel". Mais pour mieux comprendre ce que j'essaye de vous dire, autant vous en montrer un échantillon : http://dl.dropbox.com/u/33260450/comics/ComixWeekly/AnimalMan1/animalman02.jpg
(et encore, ce n'est pas l'exemple le plus frappant)
Je reste cependant convaincu que ce style bien particulier ne sera pas au gout de tous. Moi même ayant eu un peu de mal au début.
Jeff Lemire maitrise vraiment ses personnages et son univers et nous fait voyager dans l'horreur du "Rot", le nouvel ennemi qui va se montrer comme une menace bien dégueulasse... Y'a définitivement pas d'autres termes.
Un must-have absolu ! Avec la note subjective qui va bien...
Retrouvez la liste des New 52 que j'ai, ou que je vais critiquer sous peu, ici :
http://www.senscritique.com/liste/Comics_l_integrale_des_New_52/133144/