La Débauche, c'est l'histoire d'une apparition qui tourne mal. Celle d'un homo sapiens de type chômeur entre les barreaux d'une cage du jardin des plantes. Le genre qui attire le public, les médias, et qui fout le bordel dans la vie de Lili, géniale vétérinaire du zoo, et de Justin, flic peu scrupuleux et mec de Lili. Surtout lorsque, un matin, les badauds ne trouvent plus leur zonard dans sa cage, mais pendu au bout d'une corde ! L'enquête commence pour le flegmatique Justin, et pour la combative Lili, chacun de son côté, donnant à voir un Paris printanier magnifié par les couleurs tranchantes de Tardi (?).
La Débauche est un délicieux biscuit dont on ne veut pas perdre une miette. On se délecte du scénario pseudo-réaliste dont les deux compères ont le secret, des dialogues drolatiques qui fusent et des détails de mise en scène écrits ou dessinés. Les personnages, secondaires et principaux, ne sont pas en reste. Le patron de Justin, grimé en mamie - comme ce bon Thian de la saga Malaussène, tiens ! - et cigare au bec, monsieur Hélas exposant ses dessins - de Jacques Loustal, dans la vraie vie - aux grilles du jardin, ou encore Georges, le tigre du Bengale qui bouffe tous ceux qui l'emmerdent. Et en plus ça a du sens :
" Aux virés
Aux lourdés
Aux éjectés
Aux dégraissés
Aux restructurés
Aux fusionnés
Aux mondialisés
Bref, à tous ceux qui se retrouvent sur le carreau."
76 pages, à toute vitesse, encore !