Après un premier cycle divertissant mais sans grande audace ni envergure, « Murena » entame avec ce cinquième tome son second cycle gravitant autour de la figure de Poppée (l'épouse, la "Déesse noire"). Il plane comme un air de déjà-vu à la lecture de ce volume, tant la nouvelle favorite de Néron est une copie conforme d'Agrippine, la défunte mère de l'empereur : deux femmes finalement réduites à leur froideur, leur cruauté et leur soif de pouvoir… sans évidemment oublier leur beauté aussi persuasive qu'infernale (cette vile influence féminine sur la virilité !). Malgré une nette amélioration du dessin (rappelons que presque une décennie sépare ce cinquième tome du premier) et la constante présence de notes toujours bienvenues, clarifiant les éléments relevant de la fiction et apportant quelques précisions historiques, « Murena » peine encore à trouver son rythme sous ces va-et-vient de personnages et de complots sans réelle progression ni ampleur dramatique (on retient peut-être l'épisode de la course hippique qui, à défaut d'être palpitante, centralise et annonce de manière plus ou moins adroite les enjeux à venir). On déplore enfin (et surtout) le traitement peu subtil réservé à la folie grandissante de Néron, rendu bouffon dans cette Rome dont l'aspect "décadent" trouve lui-même ses limites dans un dessin dont on regrette le manque d'audace et de débauche.