Djinn était une série franco-belge qui m'attirait. Une grande saga sortant de mes thèmes de prédilections, avec le sujet sensuel des harems.
Ce première tome ne m'a pas tant emballé. Alors que dans certaines séries, le début ne raconte rien et préfère se concentrer sur l'ambiance générale et les personnages, on a ici l'effet inverse. L'histoire avance rudement vite sans qu'on s'accroche à aucun héros. On comprend rapidement que la lecture nous balade entre deux époques, passant d'une héroïne à l'autre, les deux étant liées par le sang... et peut-être aussi par un certain talent de la chair.
D'un côté Jade, favorite du sultan noir en 1912, alors que le monde se prépare à sombrer dans la Grande Guerre, et que le jeu des alliances se fait ressentir jusqu'à Istambul. Chargée par son maître de faire tomber dans ses filets un diplomate anglais, cette djinn a la bonne idée d'y parvenir par le biais de sa femme (ce qui nous évite quelques clichés).
De l'autre, Kim Nelson qui deux générations plus tard prétend être à la recherche de ses origines et notamment de l'histoire de sa grand-mère. Néanmoins, les secrets du début du siècle sont encore bien enfouis et Kim n'est pas la seule à s'y intéresser.
Dans les deux cas, la mise en place est dense, avec beaucoup de personnages qui ne se verront développer que dans les tomes suivants. Par ailleurs, au niveau du présent, on est dans une série où l'héroïne part telle une ardoise vierge, sans véritable caractéristiques, et où justement ce sont les aventures vécus qui vont la forger.
Le dessin ne surcharge pas, préfère des traits simples pour les personnages mais se montre suffisamment généreux en décors pour faire ressortir l'atmosphère orientale. Par ailleurs, il transmet efficacement l'aspect sensuel au cœur de l'oeuvre.