Agréable surprise
L'idée de mêler des personnages de BD type Lucky Luke à des histoires d'amour a de quoi faire frémir car il s'agit d'un mélange qui prend rarement (voyez Aux sources du Z de Spirou et Fantasio si...
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le 3 août 2011
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BD franco-belge de Guy Vidal et Maurice de Bevere (Morris) (1985)
Fidèle à la culture BD franco-belge d'avoir des héros masculins asexués, Lucky Luke a en plus, depuis toujours, eu un supplément d'âme "Lonesome Cowboy", n'ayant que son cheval et son six coups pour lui tenir compagnie.
Ce n'est qu'en 1968 avec l'album Dalton City qu'apparaissent les premières figures féminisées chez Lucky Luke (à travers le rôle de danseuses de saloon). 20 albums plus tard, suite au décès de Goscinny au scénario, l'auteur Guy Vidal décide de passer le pas et de titrer le nouvel album du cowboy solitaire le plus connu : La Fiancée de Lucky Luke. Avec une couverture assez évocatrice : une charmante demoiselle sur les genoux de LL lui faisant un bisou sur la joue. Lucky Luke a l'air d'approuver, Jolly Jumper un peu moins.
Bon en réalité, l'histoire ne correspond pas vraiment à la couverture, qui ressemble à un artifice marketing. Il n'y aura pas vraiment de fiancée de Lucky Luke (heureusement !) et ce moment est très court dans l'album. La réalité de l'histoire est plutôt à aller chercher dans un esprit proche de celui de l'illustre album d'antan La Caravane, sorte de road-trip à suspens à travers les États-Unis. Mais surtout en consacrant l'entièreté de l'album à la gente féminine. Et on a l'impression que les auteurs ont essayé de rattraper des décennies d'absence du sujet en sortant tous les clichés possibles et imaginables sur les femmes (peureuses, coquettes en toutes circonstances, souhaitant par dessus tout de se marier...). Un album qui ferait certainement tâche si publié aujourd'hui et si lu au premier degré. Mais les années 80 semblent être l'époque des déclarations d'amour aux femmes : Le Femmes je vous aime de Julien Clerc (1982) ou encore le Femme que j'aime de Jean-Luc Lahaye (1983).
Le côté fortement misogyne malaisant est toutefois à relativiser dans un contexte global : Goscinny s'est toujours moqué de tout le monde y compris des travers masculins, décrits très souvent comme des tenanciers de saloon, des hors-la-loi, etc. Dans Asterix, les gaulois n'ont pas un portait toujours glorieux et tout le monde est logé à la même enseigne. Lucky Luke est imprégné de cette caricature des comportements de l'Ouest : dans cet album les femmes n'ont pas de traitement de faveur. Le scénario de l'album réserve même quelques surprises quant à leur impact sur le destin de cette histoire.
Un gros point négatif à cette histoire somme toute plutôt sympathique : l'arrivée des Dalton à 10 pages de la fin de l'album, comme un cheveu sur la soupe, n'apportant rien de particulier à l'histoire. Cela fait penser à leur rôle dans le très contemporain Un cowboy dans le coton. Manquait plus qu'ils apparaissent sur la couv...
Allez quelques citations clin d’œil sur le mariage (Lucky Luke n'est donc pas tout à fait prêt):
C'est bien ça le mariage! Des types ordinaires rêvant de femmes extraordinaires, qui elles-mêmes ordinaires rêvent de types extraordinaires (planche 7)
Une femme s'inquiète de son avenir jusqu'au jour où elle se marie. Un homme s'inquiète de son avenir à partir du jour où il se marie... (planche 44)
Le mariage est une merveilleuse institution qui permet à deux êtres de supporter ensemble les difficultés qu'ils n'auraient jamais eues s'ils ne s'étaient pas mariés... (planche 44)
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le 30 janv. 2022
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le 3 août 2011
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Je me suis bien marré avec cet album. Il s'agit en fait d'un repompage sans vergogne sur "Westward the Women" de Wellman (en français : "Convoi de femmes"), mais à la sauce Morris. Le scénario...
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le 28 févr. 2015
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le 3 déc. 2020
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Jul continue sur sa lancée des histoires qui respectent bien le cahier des charges d'un Lucky Luke réussit pour le grand public : 1/ Prendre une thématique très 21ème siècle et l'adapter à un western...
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