A la question "Quelle série emporteriez vous sur une ile déserte ?" je répondrai Bone sans hésitation !


Même si certains vont, non sans raison, vous démontrer que cette série est fortement inspirée de la trilogie du Seigneur des Anneaux, les qualités intrinsèques de ce titre sont telles qu'elles suffisent amplement à qualifier ce comics d’œuvre culte.


Commençons par l'intrigue qui, bien qu'a priori simple et bon enfant, se révèle très vite d'une grande richesse. Si elle laisse, au début, une impression assez confuse, les relectures prouvent rapidement que l'auteur avait d'emblée une très bonne vision de l'ensemble de son œuvre.
En outre, elle parvient à faire coexister une ambiance et des personnages "à la Disney" avec des éléments plus classiques de la fantasy. Le tout dégageant ainsi un sentiment d'originalité assorti de maturité tout en étant abordable par un très large public.
Enfin, la durée du récit est également parfaite. Suffisamment long pour nous faire plonger complètement dans son univers, le scénario ne s'éternise pas outre mesure. Par conséquent, le lecteur ne ressent aucune lassitude et poursuis sa lecture avec un plaisir toujours croissant.


Pour ce qui est des personnages, ils suivent plus ou moins le même schéma que l'intrigue. Eux aussi dégagent, a priori, une impression de simplicité. Mais là encore, l'avancée dans l'histoire nous montrera qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Ainsi, sur les personnages principaux, le lecteur se surprend à évoluer dans ses sentiments à leurs égards. Franchement, qui a bien aimé Phoney dès le tome 1 ?
Leur originalité mérite également d'être soulignée. Ce qui est d'autant plus surprenant car les différents protagonistes pourraient tous s'apparenter à un personnage du Seigneur des Anneaux. Mais là encore, la chose est faite avec tellement de soin qu'elle exclue toutes impressions de déjà-vu.
Moi qui trouvait que la fantasy est un genre prisonnier de ses clichés (et de ses contres-clichés), j'ai vraiment apprécié le vent d'air frais procuré par Bone.


Pour finir, quelques mots à propos des graphismes.
En effet, Jeff Smith nous dévoile sa maitrise sur la forme autant que sur le fond. Le dessin original (en noir et blanc) s'apprécie très facilement. Bien que relativement simple, il est d'une efficacité impressionnante. En outre, il dégage une impression de dynamisme que je n'ai retrouvé dans aucune autre BD. Souvent, deux cases se suivent avec pour seule différence un léger détail (un aspect du visage qui change, la position d'un personnage, etc.). Cela procure à la lecture un aspect vivant proche des sketchbooks d'animation.
Pour ce qui est de la version couleur, je trouve qu'elle a légèrement moins de charme que son aînée. Certes la colorisation a été très bien réalisée, mais ce que le titre gagne en clarté, j'estime qu'il le perd en personnalité. (Aussi, si lire un pavé ne vous fait pas peur, je vous invite plutôt à découvrir la version intégrale qui a conservé la bichromie originelle.)


Voilà ; si à ce stade vous n'êtes toujours pas convaincu permettez moi également de vous évoquer le palmarès impressionnant de cette série. Rien qu'aux États-Unis elle a remporté 22 prix en l'espace de 12 années.
La France s'est montré plus réservée mais l'a tout de même gratifié du prix du Meilleur Album Étranger en 1996.


Bref, un véritable must have comme il y en a peu. Accessible et susceptible de plaire à tous ; vous auriez tort de passer à côté !

666Raziel
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Top 10 BD

Créée

le 9 oct. 2016

Critique lue 222 fois

2 j'aime

666Raziel

Écrit par

Critique lue 222 fois

2

D'autres avis sur La Forêt sans retour - Bone (Couleur), tome 1

Du même critique

Trigun
666Raziel
4

L'avis de 666Raziel

D'aussi loin que je me souvienne, l'aura de Trigun m'a toujours semblé singulière. C'est une série a priori populaire malgré un consensus global la qualifiant de moyenne. Après un premier visionnage...

le 8 sept. 2016

14 j'aime

2

City Hunter
666Raziel
7

L'avis de 666Raziel sur la série (32 tomes)

Beaucoup de Shonen débutent de la même façon : un héros mystérieux, une femme dans son entourage, une note d'humour et un gros méchant prévu pour rester dans l'ombre le temps que l'histoire se mette...

le 29 mars 2014

13 j'aime