La Grande Course - Bone (N&B), tome 2 par belzaran
« Bone » est certainement l’une des séries que j’ai le plus appréciées. De part son côté transatlantique, c’est aussi l’un des rares comics qui peuple ma bibliothèque. Le premier tome nous avait présenté les trois Bone : Fone, le rêveur sentimental, Smiley qui sourit tout le temps mais fait preuve d’un QI limité et Phoney, irascible et toujours prêt à arnaquer le monde. Perdus en plein désert, ils avaient découvert la vallée et ses habitants. Le deuxième tome fait honneur à la grande course de vaches… Le tout est publié chez Delcourt.
Nous retrouvons donc Thorn, la jolie fille et Fone, son soupirant en plein marché. C’est la foire et leurs aventures semblent terminées. Les Bone doivent retourner à Boneville dans deux jours. C’était sans compter sur Phoney qui espère truquer les paris de la course avec une vache mystère. Cette vache serait capable de concurrencer Mamie Ben (qui court avec les vaches…). On voit tout de suite que l’humour est bien présent dans cette série. Cette dernière a le mérite de mélanger plein de styles : aventure, héroïc-fantasy et humour. Ce deuxième tome est certainement l’un des plus légers de la série. Tous les personnages sont présents au même endroit, ce qui laisse la place à de succulentes situations. Et bien évidemment, à la fin de l’ouvrage, les Bone ne sont toujours pas rentrés…
« Bone » est un mélange assez improbable qui permet à l’auteur de créer une œuvre originale et pleine de personnalité. Ainsi, nous ne savons pas vraiment ce que sont ces Bone, aux traits ronds et au nez énorme. Et visiblement, ça ne choque personne. Ces derniers discutent avec les animaux ou les humains indifféremment. Et au milieu de tout cela, un dragon apparaît régulièrement… C’est la magie de « Bone » ! Les personnages sont vraiment bien écrits, à l’image de ces deux rat-garous qui se disputent pour savoir s’il faut manger Fone Bone en ragoût ou… en quiche !
Ce tome est certainement l’un des plus brillants que Jeff Smith ait écrit. Il se situe à un moment critique. Le ton reste léger, mais déjà les zones d’ombres commencent à se dégager. Les pièces du puzzle s’emboîtent sans que l’on sache vraiment vers où tout cela va nous mener.
Concernant le dessin, je mets un point d’honneur à lire la version en noir et blanc (colorisée depuis). Le trait tout en rondeur de Jeff Smith est une vraie splendeur. On ressent le pinceau glisser sur la feuille ! Le traitement du noir et blanc est splendide et le mélange des styles (réaliste et cartoon) fonctionne parfaitement. Du grand art !
Ce tome est une véritable merveille. Difficile de ne pas tomber amoureux de cet univers, tant il nous rappelle notre enfance sans nous traiter pour autant comme des enfants. A ce stade, Jeff Smith tient déjà son chef d’œuvre et il confirmera pas la suite tout son talent.