Une Bd signée Vehlman, c'est toujours un événement en soit.
L'auteur fait sans doute partie des scénaristes les plus réjouissants de la bd Francobelge et même si tout n'est pas parfait dans sa bibliographie, on y trouve toujours une certaine ambition et une volonté de raconter des histoires qui changent un peu de l'ordinaire.
Ici, on suit un ancien instituteur qui a commit un crime dont on ne sait pas grand chose et qui se retrouve exilé à Cayenne.
Récit de prisonnier, la première force de l'intrigue est de l'avoir exporté dans les années 30 : la guillotine est toujours présente, les peines sont beaucoup plus dures et ça se ressent dans l’atmosphère.
Les gars ne sont pas des rigolos et la dureté des actes rendent les rares moments de "tendresse" encore plus puissant.
Pour le reste, on est dans du classique : il faut faire sa place, ne pas se faire bouffer et devenir la "môme" des dealers, participer aux trafics en tous genres organisés par les prisonniers et par les gardiens de prisons.
Le surnom y a une place primordiale. Il est un des signes de respect.
L'autre point, le récit d'amitié/amour est encore peu exploré dans ce volume.
Vehlman l'incorpore par petites touches, préférant pour le moment se concentrer sur l'atmosphère du camp pénitencier.
Le trait de Sagot se rapproche de celui d'un Brüno : Simple pour ne pas dire simpliste mais efficace.
je ne vais pas mentir, ce n'est pas spécialement ma came mais le travail est parfaitement exécuté et pour le reste ce n'est qu'une affaire de goût.
Alors pourquoi que 7 ?
Parceque j'ai l'impression qu'il va falloir les 2 volumes pour pouvoir vraiment juger la qualité réelle du récit.
C'est bien écrit, les personnages sont forts et charismatiques mais on effleure à peine les vrais ambitions de l'auteur.
Pour le moment ,Vehlman pose ses pions et il faudra attendre de lire le second volume pour en saisir tous les tenants et les aboutissants.
A dans un an donc.