Baisse de régime
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Avec La Grande Traversée (1975), René Goscinny et Albert Uderzo embarquent Astérix et Obélix dans une aventure transatlantique qui sent bon le sel, les poissons volants, et une bonne dose de quiproquos. Entre une mer capricieuse et des rencontres improbables, cet album joue la carte de l’exploration… mais pas toujours de la subtilité. Si le duo gaulois n’a jamais eu le mal de mer, cet album tangue parfois entre gags réussis et scènes un peu forcées.
L’histoire commence quand le druide Panoramix se retrouve à court d’huile de roche (comprendre : pétrole) pour sa potion magique. Ni une ni deux, Astérix et Obélix prennent la mer pour en ramener, sauf qu’une tempête les pousse jusqu’à des terres inconnues… l’Amérique ! Entre des pirates malchanceux (encore une fois), des Vikings perdus en chemin, et des autochtones au sens de l’accueil disons… discutable, nos héros découvrent un Nouveau Monde avant Christophe Colomb, mais pas sans casser quelques amphores.
Astérix reste fidèle à lui-même, rusé et pragmatique, tandis qu’Obélix, toujours aussi gourmand et maladroit, fait honneur à son rôle de fauteur de troubles comique. Leur dynamique fonctionne bien, mais c’est surtout l’environnement inédit qui vole la vedette. La découverte des autochtones, caricaturés avec un humour bon enfant typique de l’époque, apporte des moments drôles (bien que parfois datés dans leur traitement).
Visuellement, Uderzo fait des merveilles avec les paysages marins et les scènes de la "Nouvelle Gaule". Les expressions des personnages, des Vikings ahuris aux pirates désespérés, sont un régal, et les détails apportés aux décors enrichissent l’immersion. Cependant, l’absence de variations majeures dans les lieux (mer, bateau, plage) finit par donner un sentiment de répétition visuelle.
Côté humour, Goscinny livre quelques pépites, notamment dans les dialogues entre Astérix et Obélix ou dans les situations absurdes. La rencontre avec les autochtones et leurs incompréhensions culturelles donne lieu à des gags efficaces, bien que prévisibles. Le running gag des pirates, quant à lui, reste une valeur sûre, même si leur malchance frise ici le burlesque.
Cependant, l’intrigue reste assez linéaire, manquant un peu de la complexité ou des enjeux des meilleurs albums d’Astérix. La quête de l’huile de roche semble plus être un prétexte à une série de sketchs qu’une véritable aventure, et certains gags, bien que drôles, s’étirent un peu trop.
En résumé, La Grande Traversée est un album plaisant mais sans grandes ambitions, qui mise avant tout sur l’humour et l’exotisme de ses décors. Goscinny et Uderzo livrent une aventure sympathique où Astérix et Obélix brillent dans leur rôle d’explorateurs malchanceux, mais qui manque parfois de profondeur ou de variété. Une traversée agréable… mais on aurait peut-être pris une autre rame de poissons pour le retour.
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il y a 7 jours
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