Excellentes références aux années 50 et à l'ambiance Noire des films de détectives, le tout dans une Angleterre fictive post-dictature du Big Brother de George Orwell (dans 1984). Beaucoup de références lors des faux extraits de journaux, plus une backstory détaillée pour Orlando (l'immortel hermaphrodite) très passionnante.
Bon, par contre c'est bizarre que la dystopie de 1984, censée être éternelle, ne dure ici que moins de 10 ans (ayant commencé en 1948 tandis que l'histoire se passe en 1958). Y a aussi un "Jimmy" Bond, alias 007, dépeint comme un violeur et un incompétent.
Sauf que l'histoire est un peu gâchée par la surabondance de références sexuelles plus racoleuses qu'intelligentes (dire que Moore a décrié les histoires de super-héros comme puériles, tandis qu'il fait avec O'Neill des histoires "très très matures" remplies de zizis et de nénés).
Et dans certains cas, ces références sont juste... embarrassantes :
Nos héros partent se réfugier dans un monde magique dirigé par Prospero, mais sont aidés... par un Golliwog... le Raggedy Ann version mucha cliché raciste ! parlant un langage à la Tintin au Congo.
Et vous allez dire : "Mais non Darevenin, tu as l'esprit perverti par le politiquement correct. On rigole bien de Uganda Knuckles."
Ce à quoi, je vous réponds : Peut-être, le problème c'est aussi que le Golliwog est accompagné de Putes-nocchios racolant avec leurs vagins en bois (des poupées néerlandaises, qui sont ses biaches) !
C'est toujours embarrassant puisque le Golliwog ne fait que tantôt parler comme un "primitif", tantôt coucher avec elles à longueur de journée.
Je passe aussi sur les longs textes en prose, dont un sur les Hommes Mystérieux français qui défoncent La Ligue des Gentlemen à eux tout seuls, quand ça parle pas de sexe, sexe et sexe.
C'est dommage que La Ligue des Gentlemen ait été hyper mal adaptée au ciné, mais faut dire que Moore et O'Neill n'offre que très peu d'arguments hormis le multi-référentiel...