Pour un pavé qui s'intitule "La mort de Superman" il est assez ironique de constater que celle-ci ne constitue que 20% du contenu et de l'intérêt global de l’œuvre.
La préface et postface aident à situer la série dans son contexte. Début 90, dans le but de temporiser un peu les mensuels et de leur redonner un boost commercial, il a été décidé de tuer Superman.
Mais cet aspect n'était pas une fin en soi. Un des auteurs l'avoue clairement, le pourquoi du comment de sa mort a été décidé de façon purement marketing. C'est la raison pour laquelle la première partie du comics ne comporte aucune subtilité. Le méchant émerge de sous terre pour tuer et massacrer tout ce qui lui tombe sous la main avant de finir par un duel mortel avec l'homme d'acier.
Personnellement, je trouve que c'est à cet instant que l’œuvre commence par devenir enfin intéressante. La partie "Funeral for a friend" montre la façon dont cet événement est perçu par les proches (amis ou ennemis) de Superman. Les auteurs mettent également l'accent sur ses parents adoptifs ; quitte à traiter le pathos de la perte d'un fils avec une surabondance de "bondieuseries". Enfin, on assiste également aux conséquences d'un tel événement dans Metropolis avec, notamment, un nouvel essor de la criminalité.
Après quoi vient : "Reign of the Supermen" où 4 individus vont prétendre au titre de successeur de Superman. En tant que fan néophyte, j'ai particulièrement apprécié ce passage puisqu'il marque l'apparition de plusieurs personnages récurrents dans l'univers DC : Steel, Superboy et deux autres que je ne présente pas pour ne pas spoiler. Après, tout ravi que j'ai été de suivre les premiers pas de ces héros, je les ais trouvé trop semblables à certains personnages Marvel. L'un n'est ni plus ni moins qu'un Tony Stark, l'autre a un passé qui rappelle un peu trop les Fantastic 4. Bref, mauvaise note sur cette repompe un peu trop grossière. Du reste, ce passage redéfinis un peu qui est vraiment Superman et quels auraient été les conséquences si celui-ci avait été moins clément, plus frimeur, etc.
Pour finir, le retour du vrai Kal El intervient dans une conclusion qui, tout comme le début de l’œuvre, est surtout marquée par l'action.
Bilan : s'il fallait comparer La Mort de Superman avec Batman - Knightfall (qui est son frère siamois), je trouve que, dans le cas du kryptonien, les auteurs ont vraiment réussi à exploiter la dimension "disparition d'une icône".
Malgré tout, cela n'empêche pas ce recueil d'être assez pénible à lire. En effet, il faut savoir que ce que vous avez entre les mains correspond à un regroupement de près d'une année de parutions mensuelles. Par conséquent, le tout forme un récit souvent atrocement long. (Et je pèse mes mots.) Des pages et des pages à ressasser les mêmes idées ou les mêmes sentiments, une action répétitive et qui n'avance guère.
Vous vous souvenez des clichés que l'on prête aux séries animées Dragon Ball Z et Saint Seiya ? Et bien là c'est pareil !
Du coup, voilà une œuvre que je recommande essentiellement pour ceux qui ont une démarche académique vis à vis de l'univers DC.
Si votre but est juste d'assister à la mort de Superman, regardez plutôt Superman : Doosmday qui en est un bon résumé.