Le 10 juin 1791, alors que les révolutionnaires marchent sur les Tuileries, la famille royale s’évade en montgolfière. Mais Louis XVI, blessé par une balle perdue, meurt peu après l’atterrissage et la reine Marie-Antoinette, devenue régente, lance la contre-offensive avec l’aide d’un jeune et ambitieux général corse. Tel est le point de départ du dernier volume de la série Jour J: La Nuit des Tuileries.


L’idée initiale est intéressante, mais je ne peux pas m’empêcher d’être déçu par cette nouvelle livraison de la série uchronique. Si le contexte historique n’est pas complètement invraisemblable, il occulte un certain nombre de détails, comme le cancer probable dont souffrait Marie-Antoinette à sa mort, en 1793; même si on peut admettre que ses conditions de vie aient été meilleure qu’en prison, c’est une omission un peu bizarre.


En fait, j’ai l’impression, en lisant cette histoire, qu’un peu tous les personnages historiques sonnent faux. Danton en modéré, Louis XVII en sale môme et bâtard, de surcroît, entre autres, tout ceci me paraît un peu surjoué, un peu comme une mauvaise pièce de théâtre.


De plus, le dessin n’est, à mon avis, pas vraiment à la hauteur des derniers tomes – ou peut-être est-ce le style de Florent Calvez, qui avait déjà signé le diptyque Septembre rouge/Octobre noir, qui ne me convient pas.


Même si le duo Fred Duval/Jean-Pierre Pécau nous avait habitué à mieux, La Nuit des Tuileries reste néanmoins truffée de bonnes idées et dépeint avec pas mal de justesse une société française où la Révolution finit par devenir une caricature d’elle-même et où les alliances et retournements ne sont pas toujours selon des lignes pré-établies, avec des conclusions toujours assez cyniques.

SGallay
6
Écrit par

Créée

le 27 avr. 2015

Critique lue 218 fois

1 j'aime

Critique lue 218 fois

1

D'autres avis sur La Nuit des Tuileries - Jour J, tome 11

La Nuit des Tuileries - Jour J, tome 11
Oliboile
7

Une bonne uchronie qui invite à lire d'autres titres de la série

En bon amateur d'uchronie, cela faisait un moment que j'avais repéré la série "Jour J", qui compte à l'heure actuelle 25 tomes. Et si la majeure partie de ces albums ont, pour moi, le désavantage de...

le 2 sept. 2017

Du même critique

Sunstone, tome 1
SGallay
8

Je n'aime pas le BDSM, mais...

Vous vous souvenez de la série « je n’aime pas N, mais… »? Eh bien Sunstone, bande dessinée signée Stjepan Šejić, en est une nouvelle illustration, avec en N le BDSM. Principalement parce que...

le 25 avr. 2015

12 j'aime

Rituals
SGallay
8

On ne Satan pas à tant de mélodie

Parmi les groupes que j'évite de mentionner au bureau (note: je bosse pour une organisation chrétienne), Rotting Christ, dont le nouvel album, Rituals, vient de sortir, figure en assez bonne place...

le 19 mars 2016

10 j'aime

Person of Interest
SGallay
9

[critique dithyrambique avec réflexions de rôliste]

On reconnaît souvent les séries marquantes à leur générique. Celle de Person of Interest commence avec la voix d’un des personnages, qui annonce: « On vous surveille. Le gouvernement possède un...

le 21 févr. 2017

9 j'aime