La république du wtf
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"LA RÉPUBLIQUE DU CATCH a été conçue pour un éditeur japonais, Shueisha publishing, sous un titre légèrement différent que l'on pourrait traduire par "La symphonie folle du catch". La demande était exceptionnelle et l'occasion unique pour un auteur français de pouvoir réaliser, en toute liberté de ton, un "manga" prépublié en épisodes (entre août 2014 et mars 2015) dans la revue Ultra Jump, une des plus importantes de l'archipel.
Cela permettait de montrer la force culturelle potentielle de la bande dessinée française, en inversant le rapport bande dessinée-manga, dont l'exportation ne fonctionne que dans un seul sens. Cela à une échelle modeste, sans doute, mais l'esprit même de cet échange marque une réelle tendance d'ouverture du coté japonais.
La problématique de cette expérience résidait dans le langage commun que je devais mettre au point pour toucher le lectorat nippon, tout en gardant la singularité de mon univers et de mon style graphique. La mythologie shinto des fantômes et divinités, les fameux yokai, ainsi que la culture mafieuse spécifiquement japonaise des yakusas, m'ont inspiré le concept d'un antagonisme entre une armée de catcheurs (au service de mafieux) et leur miroir inversé, une armée de fantômes qui revendiquent leurs faiblesses comme une force. La difficulté technique tenait au rythme de réalisation, beaucoup plus rapide au Japon - les dessinateurs implique la mise au point d'une technique adaptée, en l’occurrence un trait de plume rapide soutenu par un lavis en noir et blanc.
J'ai travaillé la narration comme elle se pratique au Japon ; dynamique et fluide, plus proche d'un storyboard de film d'animation que d'un récit littéraire.
La version du livre, en japonais bien sûr, parait simultanément avec la version française des éditions Casterman que vous tenez entre vos mains."
(Nicolas de Crécy. Troisième page de couverture.)
C'est peut-être à la lecture de ces quelques mots que le non adepte du manga pourra mieux apprivoiser le rythme effréné et romanesque du dernier Nicolas de Crécy. Superbement illustré, tour à tour léger et cruel, la dernière oeuvre du français lance ses héros dans un décor glacial aussi mortel que sublime où la folle dimension fantastique de l'histoire laissera sur le cul les trois quart des lecteurs. Le quart restant, dont je fais partie, trouvera la situation de départ captivante mais sa suite, sans doute à cause de sa densité, trop répétitive. Le défaut principal est que le dessinateur montre tout comme l'exige le lecteur nippon. C'est un manga et c'est toujours ce qui m'a gêné dans la narration japonaise : le peu d'ellipse. Il faut s'y faire et le pari s'avère particulièrement réussi quant on a compris ce mécanisme narratif. Aussi, j'ajouterai que si le contexte exige également un trait vif, LA REPUBLIQUE DU CATCH s'avère néanmoins particulièrement méticuleuse et soignée. C'est de l'excellent Nicolas de Crécy !
Enfin, la dernière page de ce brillant travail semble annoncer une suite même si au moment où j'écris ces lignes elle ne semble guère évoquée. Comme j'ai pris un réel plaisir dans un univers où j'ai toujours du mal à en trouver, je serai encore là pour suivre cette aventure déjantée. Chapeau.
Créée
le 13 janv. 2016
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