Dès le titre, j'annonce la couleur. J'ai adoré cette histoire des symbiotes. Mettez Venom et Carnage dans la même pièce, un scénariste compétent en fera une bonne histoire et c'est ce qui se passe avec cette nouvelle série du All New All Different Marvel Universe.


Commençons par le commencement. Carnage demeure le plus taré des psychopathes Marvel, et vu que Spider-Man ne l'a toujours pas arrêté, le gouvernement américain lance une opération d'envergure pour enfermer ce symbiote incontrôlable.


Le plan semble parfait au premier abord : en usant de son psychisme déséquilibré et d'une ancienne rescapée, l'armée l'attire dans une mine désaffectée. Un commando dirigé par un personnage bien connu des fans de Spidey l'attaque alors aux canons soniques, avec pour objectif de le capturer et autrement de l'ensevelir six pieds sous terre en brisant les structures de la vieille installation. Dans l'optique où le plan A déconne, il existe un plan B que je ne spoilerai pas (mais facile à deviner si on connaît l'historique du personnage dirigeant le commando) et puis un plan de dernier secours : relâcher Brock anciennement Venom et actuel Toxin, dont un bracelet de l'armée empêche l'expression du symbiote.


Et avec ce pitch déjà bien trouvée, loin de placer Carnage en héros de sa série, le scénariste fait des miracles. Il écrit l'ensemble comme un film d'horreur et caractérise avec une précision inouïe ses personnages. Peu à peu les plans initiaux déconnent et la peur s'installe dans les yeux de nos héros. Les militaires si sûr d'eux au début font face à une série d'imprévu qui renverse le rapport de force. L'une des meilleurs séquences reste l'attaque de Carnage sur le commando, dans l'obscurité de la mine. On suit la scène de loin via les caméras de surveillances qui voient l'ombre du symbiote se rapprocher tandis que la liaison radio défaillante empêche d'alerter les pauvres victimes. Du grand art...


C'est d'autant plus impressionnant que le dessin bonifie l'histoire tout au long de l'arc, collant si bien au décor tout en ombre et en symbiotes.


L'une des questions au cœur de ces épisodes est évidemment la venue de Toxin. Oseront-ils relâcher un autre tueur pour en attraper un plus dangereux ? Alors que la tension et le suspens montent, Brock supplie ses geôliers de libérer ses pouvoirs. Et le lecteur se demande ce qu'il ferait à leur place tant la description du personnage se veut subtile et ambiguë, rappelant celle du gentil drogué prêt à tuer pour une dose.


Finalement le seul personnage en-dessous se trouve être Carnage lui-même. Il parle trop à mon sens et casse son aura terrifiante. Certes ses répliques transmettent correctement sa personnalité névrosée, son esprit dérangé et limité, mais on y perd en spectacle là où l'ambiance correspondait à un monstre muet comme dans le cultissime Alien de Ridley Scott.
Je pose par ailleurs des réserves sur la continuation de cet arc. Le coup de théâtre


de la secte vénérant Carnage dont le sang serait la clé pour libérer une entité et des pouvoirs


est bien amené mais quid de sa résolution à venir. Je doute que la quête de Carnage sur le sujet soit aussi réussie que cet arc dans la mine. Après, le scénariste connaît son sujet et je serai peut-être surpris par une traque haletante à la Prédator. Qui sait vu qu'on revisite nos classiques ?

WeaponX
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le 28 juin 2016

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