Crpaud ne peut pas rester en place...
Michel Plessix a réussi le pari de s’approprier suffisamment les personnages de Kenneth Grahame pour pouvoir écrire sa propre série, « Le vent dans les sables ». Nos héros sont arrachés de leur environnement boisé et se retrouvent en plein Maghreb, complètement déboussolé par la culture différente des autochtones. Comme d’habitude, l’aventure s’est présentée par l’intermédiaire de Crapaud, incapable de rester en place… Le tout est toujours édité chez Delcourt pour une trentaine de pages de bande-dessinée scénarisée et dessinée par Michel Plessix.
Le titre et la couverture sont sans équivoque : Crapaud veut partir dans le désert ! Ses lubies (toujours de transport d’ailleurs !) le reprennent de plus belles. Une fois n’est pas coutume, ce tome est articulé sur quatre chapitres. Cela donne l’occasion à Michel Plessix de démarrer sur une première histoire pleine de poésie. Car la force du « Vent dans les saules » et de sa suite « Le vent dans les sables », c’est de savoir faire des digressions qui nourrissent le récit tout en l’enrichissant par un peu de poésie ou de tendresse.
Nous reprenons donc l’histoire en plein souk où Crapaud gagne le mange-pain de tout le groupe grâce à ses histoires qui subjuguent les passants. Situation assez inédite et pas forcément bien vécu par Rat ! Mais Crapaud ne pouvait pas rester en place.
Mélange d’humour, d’aventure, de suspense et de bons sentiments, « Le vent dans les sables » offre également une bonne part d’exotisme. Outre le souk, on découvre désormais le désert, ses chèvres dans les arbres (et les procédés de fabrication de l’huile d’argan !). Michel Plessix nous offre une véritable carte postale et nos amis sont de véritables petits touristes (malgré eux) bien naïfs. Un vrai plaisir ! Derrière un premier voile plutôt simple, Plessix enrichit le tout d’une bonne dose d’humour et de détails particulièrement réussi. Rien n’est gratuit dans chaque case et on prendra un vrai plaisir à relire attentivement l’ouvrage. Ainsi, des personnages particulièrement secondaires sont fort drôles, comme les dromadaires ou les mouches, très présentes.
Concernant le dessin, je manque de superlatifs pour décrire le talent incroyable de l’auteur pour faire vivre ses cases. Cela fourmille de détails, de dynamisme et les couleurs explosent. La transition entre la ville et la lumière crue du désert et parfaitement réussie. On s’y croirait !
Ce troisième tome confirme, si besoin était, la qualité de cette série. La lecture du « Vent dans les sables » est un véritablement enchantement auquel s’ajoute une bonne dose d’exotisme. A lire de toute urgence, pour les petits comme pour les grands !