L’enfer est pavé de bonnes intentions et il vous sera bien difficile d’avoir un avis tranché sur la responsabilité de ce cher Hjalmar Schacht dans l’holocauste à la lecture des 2 tomes de cette bande dessinée. L’angle économique pour analyser les faits abjects de l’Allemagne nazie a rarement été mis en exergue et cette œuvre corrige cela en retraçant le rôle déterminant de ce personnage clé et pourtant méconnu.
Bien sûr il y a quelques raccourcis historiques, notamment sur le système politico-économique de l'Allemagne nazie qui est sans doute trop vulgarisé. Néanmoins l’intérêt de l’œuvre se trouve certainement plus dans notre questionnement autour de la responsabilité individuelle, sur ce qui fait de nous un simple outil d’une cause ou un libre penseur éclairé et resposnable… et aussi comment son conscient (ou subconscient) peut nous faire réécrire certains éléments de l’Histoire pour la rendre supportable.
Finalement ce qui nous perturbe n’est pas une quelconque sympathie qu’on pourrait ressentir pour le personnage principal, homme austère, égocentrique, hautain et méprisant, mais plus qu’il est inclassable. Le dessin est précis et agréable, et le sujet est intéressant, ce qui fait de la lecture de cette œuvre un plaisir sans verser dans le jugement anachronique… Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt ?