Le Bolet de Satan - Un privé à la cambrousse, tome 3 par belzaran

Bruno Heitz avait dessiné la bande-dessinée « Un privé à la cambrousse ». Plutôt réussi, cet ouvrage était une suite d’enquêtes d’Hubert. Dans « Le bolet de Satan », on retrouve notre détective spécialisé ès campagne pour une histoire longue cette fois-ci. Le tout est toujours publié aux éditions du Seuil sous format poche.

Hubert démarre donc son enquête chez le coiffeur. Il faut dire qu’au village, le coiffeur est aussi l’armurier… L’un des clients d’Hubert s’est fait tirer dessus avec des plombs particuliers : des plombs d’imprimerie ! Qui a bien pu faire ça ? Mais Hubert devra d’abord trouver pourquoi. Seulement, au village, on n’aime pas son côté fouineur et tout le monde se méfie de ses questions insidieuses.

Bruno Heitz nous propose donc une nouvelle fois une chronique de la campagne profonde. Son ouvrage est plein d’humour, caché derrière un polar. Toute l’ironie sur la campagne est parfaitement sous-entendue, brossant un univers particulier. Hubert, le détective au béret, est un héros peu impressionnant. Sa grande qualité est d’être plutôt courageux, puisqu’il n’hésite pas à continuer ses enquêtes même lorsque l’on essaie de le tuer !

Le côté polar n’est clairement pas le gros point fort de l’ouvrage puisque les histoires sont toujours des histoires de campagnards. Cela manque cruellement de panache ou de grands complots. Les petites magouilles sont de mises ! Cependant, force est de constater qu’à la lecture de ce « Bolet de Satan », on est pris dans l’histoire. Pas de gros cliffhanger en vue, mais du suspense quand bien même !

Il est clair que le passage a un format plus long pour les enquêtes d’Hubert est à double tranchant. D’un côté, la cambrousse manque de substance pour faire de vraies histoires complexes et inattendues. De l’autre, cela permet de développer les personnages et l’intrigue.

Le trait de Bruno Heitz ne plaira clairement pas à tout le monde. Simple, efficace, en noir et blanc, il n’en reste pas moins adapté au propos. Sans être séduit particulièrement par le dessin, j’apprécie sa fluidité, tant dans la narration que dans l’expression.

Au final, ce « Bolet de Satan » se lit avec plaisir. L’univers créé par Bruno Heitz, en pleine campagne, possède un charme certain qui est bien exploité par l’auteur. A lire si vous aimez les histoires de magots cachés dans la fosse à purin.
belzaran
7
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le 29 mai 2013

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belzaran

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