Le gag c'est que j'ai lu l'intégralité de cette bd... en attendant le bus.
Il faut dire que ça se lit vite, c'est un ensemble de petits strips surréalistes mettant en scène un bonhomme chauve qui prend le bus. On s'approche parfois de l'exercice de style et à vrai dire Paul Kirchner l'explique à la fin du recueil : le but était d'avoir des strips mensuels qui s'intercalaient entre les pubs du magazine Heavy Metal. Cela se remarque par l'aspect du bus et par le système de poiçonnement assez archaïque.
C'est encore ce genre de bd que j'avoue avoir regretté après coup, étant donné qu'à lire d'un seul bloc, on trouve ça un poil redondant : certains gags se ressemblent (les apparitions ou disparitions de bus dans le paysage) et l'idée de base amène la répétition (Kirchner avoue même qu'il a arrêté parce qu'il tournait en rond.)
Mais dans l'ensemble c'est du tout bon et ça me rappelle les bds que pouvaient faire Patrick Chereau lorsqu'il faisait du surréalisme dans Pilote ainsi que Marc Antoine Matthieu, incontournable pour le côté surréalisme presque dystopique en noir et blanc.
A vrai dire, je me demande si le fait d'avoir lu cette bd en attendant le bus constituait une méta-expérience. Une sorte de strip supplémentaire formé par la vie réelle.