Fards dans la nuit
«L’amour se présente toujours comme un ensemble de fautes. S’il est beau malgré tout, c’est certainement parce que les fautes commises par l’homme et la femme sont belles.» Scandé tout au long de la...
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le 13 déc. 2015
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La société japonaise n’est pas réputée pour sa modernité en matière de relations de couple. Et cette vérité que l’on peut encore questionner aujourd’hui a subi ses plus grandes mutations dans les années 70.
C’est un peu le crédo de Kazuo Kamimura, auteur prolifique, dont l’oeuvre est trop rarement traduite en france, mort d’un cancer au milieu des années 80 avec une quarantaine de mangas à son actif. Avec le club des divorcés, c’est un nouveau chef-d’oeuvre de cet auteur que Kana nous donne l’occasion de lire, en deux volumes, avec la saveur particulière caractéristique de Kamimura.
Yuko, jeune femme divorcée de 25 ans ouvre un bar à hôtesses dans le quartier de Ginza à Tokyo, pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa petite fille de 3 ans qui vit chez sa grand mère en banlieue lointaine. C’est l’occasion pour kimamura de déployer un vaste panorama sur le monde de la nuit Tokyoite dans les années 70, sur les relations de couple, la modernité et la tradition, tout en ne négligeant pas une vraie dimension narrative. Car les personnages sont très attachants, décrits sans concession, et toujours avec une certaine tendresse, même quand on évoque leurs perversion. Le divorce est au coeur du récit, avec un procédé assez inédit de documentation statistique. Les thématiques (pension alimentaire, remariage, suicides…) sont accompagnées de données chiffrées sur la réalité sociale qu’elles traitent.
Le club des divorcés illustre parfaitement le genre Gekiga, dont kamimura est un représentant typique, avec des récits pour adultes n’hésitant pas à traiter des sentiments, de la sexualité et des thématiques sérieuses de la vie quotidienne. Le dessin est aussi caractéristique. Loin de la simplification stylistique du manga, le gekiga propose une représentation plus réaliste des visages, et une mise en scène assez stylisée, particulièrement réussie dans « le club des divorcés » avec ses plans quasi cinématographique.
Enfin, comme dans les autres oeuvres de Kamimura (Maria, lorsque nous vivions ensemble, l’apprentie geisha…), c’est un incroyable sentiment de nostalgie qui est distillé au goutte à goutte. Une certaine tristesse se mêle aux préoccupations sociales sérieuses, cette mélancolie typiquement japonaise, qui questionne en permanence son identité.
Créée
le 7 déc. 2015
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