J'ai eue, sans trop savoir pourquoi, de grandes attentes quand j'ai vue la magnifique couverture du premier tome de cette BD.
J'aime la magie, le fantastique, l'imagination. J'aime qu'on me fasse rêver, qu'on me surprenne, qu'on m'éblouisse, qu'on m'enchante. Pour moi, ce qui est fantastique, ce n'est pas que du surnaturel, c'est la manière dont je peux me noyer dans le ravissement, l'admiration, l'émerveillement.
Ainsi, des mots merveilleusement bien choisis pour décrire une chose banale peuvent m'émouvoir. Le discours sur un sac en plastique d'American Beauty, le poème sur le pain de Ponge, la réponse du père du héros principal de Boyhood à qui il est demandé si les elfes, ça existe. La magie est avant tout créée par des mots. Vecteur de légendes, de fantasmes, la langue est un merveilleux moyen de laisser flamboyer son imagination, d'embellir, de créer...
Alors voilà. Quand j'ai pris cette BD, je m'attendais à ce qu'elle alimente de nouveaux scénarios dans ma tête. Qu'elle me fasse voir le monde d'une autre manière, ou qu'elle me surprenne dans ses créations.
Parlons d'abord des dessins. Si j'ai été irrésistiblement attirée par la couverture, je me suis vite rendue compte qu'en fait, le trait, les couleurs, l'ensemble est en fait bien fade. Lisse, sans risque réellement pris, l'héroïne principale, si elle n'avait la peau bleue et les oreilles pointues, est en tout point semblable à une humaine des plus communes. Même les orcs, qui devraient être représentés repoussants, ont juste une gueule bizarre. On ne ressent pas de recherche particulière, voir pas de recherche du tout, et c'est dommage. "Créer" un univers fantastique nous permets des libertés qu'un univers fictionnel lambda ne peut se permettre. Or ici, aucune liberté n'est prise. On puise juste dans des créatures vues et re-vues, tellement qu'elles en deviennent banales, ce qui pour moi est un comble dans un tel registre.
Venons en au principal : l'histoire. Grosso modo, une enquête au dénouement tiré par les cheveux, dans le genre d'une série policière médiocre. Si la ligne principale n'est pas reluisante, le reste non plus. Les dialogues sont d'un clichés lourd et pas une once d'originalité ou d'humour vient tenter de remonter le niveau.
Est-il nécessaire de conclure pour dire que ma curiosité vis-à-vis du second tome est égale à zéro?