On commence avec un épisode centré sur Eddie Brock, devenu Anti-Vénom. Un épisode qui bénéficie bien entendu des dessins du génial Chris Bachalo, ça fait tellement du bien de retrouver un dessinateur aussi dynamique et qui possède une vraie identité. L'épisode est aussi l'occasion de creuser la nouvelle identité du personnage, son nouveau sens du devoir et de lever encore quelques mystères sur Mister Négative.
L'arc en deux parties "Tête Brûlée" remet à nouveau Harry Osborn sur le devant de la scène mais aussi des personnages que les lecteurs plus récents auront du mal à connaître : Liz Allan, camarade de Peter au lycée et ex-femme de Harry Osborn, ainsi que son fils et son frère, Mark Raxton. Le but ici est aussi d'éclaircir les zones d'ombres laissées par One More Day : en gros, Slott fait le sale boulot et il s'en acquitte comme il peut. Tout ça n'est malheureusement pas très passionnant et les personnages restent enfermés dans les mêmes postures (que Harry ne parvienne pas à faire le lien entre la disparition de Peter et l'apparition de Spider-Man reste assez incompréhensible).
C'est un peu le même problème avec l'arc suivant. Deux épisodes dans lesquels Spidey retrouve Les Quatre Fantastiques avec qui il a déjà vécu plusieurs aventures. Le voyage dans le macroverse n'est qu'un nouveau prétexte pour tenter d'expliciter les conséquences du "lavage de cerveau" concernant l'identité secrète du tisseur sur les occupants du Baxter Building. Peter et Johnny passent leur temps à se quereller sur ce point dans une aventure pas bien passionnante et notre araignée finit par dévoiler à nouveau son identité à ses 4 camarades. Tout ça pour ça.
Slott en profite pour exploiter la distorsion temporelle et laisse s'écouler deux mois entre le départ et le retour de Peter, le temps que plusieurs bouleversements surviennent dans l'entourage du héros, dont le plus important est l'élection de J. Jonah Jameson au poste de maire de New York, une idée qui sort un peu de nul part. Sans compter que l'idée de Marvel de ne compiler que les épisodes écrits par Dan Slott, en les déconnectant du reste de la période, laisse des trous béants qui sont pourtant très importants (tout ce qui concerne Lily et Menace).
Même sentence pour l'épisode issu de la mini-séries The List, qui non seulement n'a pas grand intérêt extrait de la série dont il fait partie mais qui souffre des mêmes tares : il manque l'arc "American Son" centré sur Harry et ça se ressent un peu.
L'épisode avec Otto Octavius ne brille pas plus. Il s'agit plus ou moins d'une introduction à ce qui sera le cœur même de son run en solo, celle du grand plan du Dr Octopus alors qu'il est mourrant. Celui ci prend le contrôle de New York et Spidey s'allie à son vieux pote La Torche pour le neutraliser une fois de plus. Si ce n'est les dessins du toujours sympathique John Romita Jr, l'épisode est un peu long et emmerdant. Et ce n'est pas le mariage entre May Parker et Jonah Sr qui relèvera le niveau, ni l'apparition surprise de MJ à la toute fin.
L'arc consacré à Mysterio ne souffre pas trop d'être extrait de la saga du "Gantelet" (qui reprends un principe un peu vieillot consistant à voir le héros affronter ses plus grand ennemis avant le Big Boss, Batman l'a déjà expérimenté bien avant dans "Knighfall" ou "Hush") mais Slott se révèle bien incapable de traiter correctement un vilain qui demande un minimum de subtilité pour naviguer entre la réalité et les illusions et maintenir le flou. L'auteur révèle bien trop vite les ficelles de Beck et toute cette histoire de guerre entre la Maggia et Mister Negative est plus lourde qu'autre chose. Et certaines révélations sont ridicules.
On termine avec un épisode sympa mais mineur où Spidey fait équipe avec La Chatte Noire pour récupérer le sang qu'il a donné à Mister Negative quelques temps plus tôt. Il ne s'y passe pas grand chose d'intéressant malheureusement.
Le dernier épisode est un bonus qui n'a pas grand chose à faire dans cet album puisqu'il date de 1995 et qu'il s'intègre à la longue saga du Clone. Ça n'a donc pas grand chose à voir avec les évènements traité dans ce recueil, même si c'est aussi écrit pas Dan Slott.