Une suite est toujours à double tranchant: soit l’auteur s’installe sur les bases solides de l’univers qu’il a créé, soit il se démène pour creuser une intrigue à son paroxysme.Vincent Perriot a choisi cette dernière solution et ce n’est peut-être pas la plus évidente. En prenant une ellipse de seize ans dans la narration, l’auteur développe la relation conjugale toujours aussi complexe entre Jarri et Korienze, tout en créant un nouvel antagonisme entre leurs deux filles Naneï et Iriana. Ce qui gâte l’entreprise, c’est l’alchimie voulue entre les prédictions du fameux livre ( qu’une des filles arrive à déchiffrer et à utiliser pour développer de nouvelles facultés) et ce qui en découle. Vincent Perriot est tout dédié à alimenter son univers visuel en fonction des vérités enfin connues du fameux livre (qui n’est pas au bout du compte un présage de catastrophes comme le pensait Jarri mais bien autre chose….) Dans ce maelström d’ambiances et d’idées, vous avez du mal à évoluer et de vous demander si les nouveaux personnages d’Elio et de son père le Capitaine Isao sont si utiles à la compréhension de l’histoire. Au niveau du dernier tiers de la bande dessinée, une question se pose pourtant: La tentation de jouer avec l’espace-temps et les devenirs des membres de la famille de Jarri est-elle malheureuse? Je reste mitigé sur ma réception du tome 2 de Megalyod qui aurait pu garder plus de clarté sans effets remarquables et ainsi conservé un plaisir de lecture plus palpable ( comme sur le premier tome).