De la prédétermination familiale chez les sorcières...

Comme à leur habitude les éditions Kinaye nous ont encore dégoté un très intéressant album jeunesse d’une grande richesse thématique. Le titre m’avait fait attendre une histoire sur l’homosexualité… et ce n’est pas tout à fait ça puisque si la différence est bien au cœur de cette histoire, rien n’indique que le personnage principal est homosexuel. C’est simplement un garçon plus attiré par l’univers des filles. L’ouvrage porte plutôt sur les règles sociales et familiales imposées à un individu qui n’a pas vraiment le choix d’être qui il veut. La transposition dans un univers fantastique facilite l’approche pour les jeunes mais j’ai trouvé très subtile ce discours expliquant aux lecteurs qu’une famille peut être oppressante et ne pas laisser libre court à ses capacités personnelles, du fait de règles anciennes que personne ne remet en question et de secrets cachés. On découvrira ainsi avec Aster que cette famille d’apparence si soudée et organisée a des fissures niées ou inconnues. L’amitié avec Charlie, une personne « normale » va aider Aster à assumer ses choix. On pourra bien sur également voir dans le rite de passage et le refus d’Aster de se transformer une parabole sur le passage à la puberté avec la transformation des garçons en animaux (on se rapproche du très bon Coyotes sur ce plan). Tout cela est déroulé de façon fluide avec des dessins agréables, doux et assez peu de scènes dures. Le genre jeunesse est un genre difficile en ce qu’il doit associer simplicité d’approche et profondeur des thèmes qui doivent parler aux jeunes lecteurs. Le Garçon sorcière réussit sur tous ces plans et est donc particulièrement adapté à son lectorat. Ma fille a adoré!


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Créée

le 24 févr. 2020

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