Le Grand Large
6.7
Le Grand Large

Roman graphique de Jean Cremers (2024)

Je trouve un charme à cet ouvrage.

Les paysages, bien que lisse car maritime d’un bout à l’autre ou presque, des étendues de bleu, m’ont bien plus, détendu, apaisé, fait respirer… Et puis les cadrages sont suffisamment variés pour que ça ne soit pas lassant, bien vu.

Les personnages aussi sont sympas, super décalés, entre cette vieille aux troubles de mémoire et à l’esprit gamin attachante, le gamin muet touchant, et la môme qui essaye de s’en sortir. Les personnages secondaires ne sont pas en reste et on tous un côté sympa et exaspérant, gentil et méchant, bref, une variété dans leur caractère qui les rend humain.

J’ai bien aimé les idées, ici et là, suffisamment originale pour me plonger dans l’histoire, le jeune qui communique à l’harmonica et la fille qui est envoûtante (jolie sensation de VOIR la musique dans cette BD).

D’autres idées m’ont moins convaincu car déjà vue ailleurs, du regroupement de méchant assez classique en l’entourage par des sales bêtes, classique et prévisible.

Mais c’est globalement bien fait et je ne me suis pas ennuyé à suivre chaque scène.

Cependant, je reproche à l’histoire ce que je reproche à tous ces road movie (donc ici, sea comic) : ça pourrait être tout et n’importe quoi. Il rencontre des méchants et se font entourer de bêtes marines ? Ils pourraient casser leur embarcation et finir par trouver un trésor.

Ce n’est pas le manque d’explications qui m’a gêné (finalement, on ne sait rien réellement de cette tradition qui poussent un paquet de jeunes à l’eau en même temps, pourquoi pas chacun à 15 ans (et donc chacun un jour) ni pourquoi les parents pouvaient vivre là avec d’autres visiblement puisque plein de jeunes partent en même temps alors reviennent-ils ?).

Bref, le manque d’explications ne m’a pas gêné, ça donne un charme, tout le monde y croit donc c’est logique.

Non, c’est juste qu’on a un point de départ avec tout le monde qui part au grand large, un final. Et entre les deux, juste des scènes qui s’enchaînent et qui auraient pu être tout et n’importe quoi car s’il y a des liens entre certaines, il n’y a pas de réelle évolution. C’est plus un catalogue de ce qui peut arriver, la faim, la soif, les mauvaises rencontres, la panne, la réparation, etc.

J’aurais bien aimé quelque chose de plus poussé au niveau de l’histoire, un mystère qui s’éclaircit, un réel chemin initiatique, des découvertes plus impressionnantes, une aventure plus prenante…

Mais j’ai passé un agréable moment.


Cellophane
6
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le 16 juin 2024

Critique lue 21 fois

Cellophane

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