La genèse.
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le 13 août 2012
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Fut un temps, les Chninkels adoraient U’n, dans ce qu’on peut communément appeler un âge d’or, un paradis perdu. Puis, un de leurs rois, N’ôm, dit l’Hérésiarque, fut pris d’hybris et se fit adorer tel une divinité. La sentence de U’n fut terrible et les Chninkels périrent en masse dans une apocalypse de souffre et de feu. Du ciel descendirent trois tyrans et leurs armées : les trois Immortels.
Les Chninkels survivant tombèrent en servitude.
Depuis ces temps immémoriaux, Daar est une contrée déchirée par la guerre entre les trois Immortels : Barr-find main noire, Jargoth le parfumé et Zambria la cyclope.
Suite à une terrible bataille, J’on, un Chninkel, a la révélation de U’n le créateur des mondes, las de toute cette violence. Il se voit confié un grand pouvoir pour rétablir la paix.
J’on va devoir trouver les Trois Immortels et leur ordonner de cesser les combats.
S’il échoue dans sa mission, Daar sera entièrement détruite.
U’n le dieu unique, a une apparence de monolithe, ce qui n’a pas manqué de faire plaisir à tous ceux qui auront saisi la référence à 2001 L'Odyssée de l'Espace.
Evidemment, certains ont parlé d’Odyssée christique. Et pour cause, vu le parcours du héros.
D’ailleurs, certaines planches comportent des citations directes, et il faut vous dire que cette bd a été pas mal analysée directement par des chrétiens. J'ai envie de dire "et alors ?" vu la fin bien nihiliste.
Et puis, si J'on a un parcours de prophète, une situation d’humble, d’opprimé, un pouvoir, une vocation d’élu, des miracles, un rejet de la part des siens dans un premier temps (genre nul n’est prophète en son pays), même si on trouvera toute l’iconographie (Cène, chemin de croix crucifixion), du disciple, du lexique qui entoure son rôle, ect… : Il n'est pas le fils de Dieu.
Donc non, J’on n’est pas un christ.
Il est même un mauvais candidat, un héros malgré lui, humain pas meilleur que les autres. J'on n'a pas d'enseignements à apporter. Il renâcle à la tâche, ne sait pas comment faire, quels sont ses pouvoirs, ni s’il est vraiment l’élu. Il se laisse troubler par son désir pour G'wel. Il est débordé par ses disciples qui montrent plus de foi que lui. Il est connement humain. Et c'est ce qui est bien.
A l'époque où je l'ai lu cette bd la première fois, à aucun moment le parallèle avec la religion ne m'avait gênée, par contre je me souviens avoir refermé l'ouvrage avec beaucoup de tristesse. Parce que la fin met une de ces pichenettes qu'on n'oublie pas. Et pour moi elle vient compenser tout ce qu'on peut reprocher à cette bd.
D'aucuns diraient d'ailleurs que c'est à peine aussi fin que du pulp ou du roman de gare, que c'est de la métaphysique du pauvre, avec pas mal de lieux communs, du pompage sans trop se fatiguer et que c'est en prime graphiquement daté.
Personnellement je suis passée outre tout cela, je ne retiens que l'effet produit sur la jeune lectrice que j'étais, et même si j'admets aujourd'hui que le message est simple, je ne le trouve pas simpliste. ni même bien pensant.
Cette histoire a au moins tenté une dimension intemporelle et universelle.
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le 31 janv. 2016
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