Un bien bel ouvrage…

D’un point de vue esthétique, il n’y a rien à dire, c’est parfait.

Le trait doux de Geniller sert parfaitement la poésie légère de l’histoire. Elle va dans une épure terriblement efficace des traits de personnages et décors, allant à l’essentiel pour créer une superbe atmosphère, visuellement riche, sans être étouffante. Il y a des détails partout et pourtant, ça reste très lisible.

Le travail sur les couleurs est superbe, chaque scène a son ambiance, sa tonalité de couleur très justement trouvé et travaillé.

Et l’auteur se fait fort de réussir de superbes moments de mise en scène, alternant les plans large ou resserrés selon ce qui est raconté, trouvant parfois des angles originaux…

Elle s’offre même le luxe de se compliquer la vie avec de très jolies idées ici et là, sur une fumée envahissante qui surmonte les bulles, un beau travail des blancs pour faire un escalier dans une case unique qui présente plusieurs moments, un plan fixe d’immeuble sur quelques pages qui lui donne vie…

Graphiquement, je suis pleinement satisfait.

Pour l’histoire, je le suis globalement.

J’ai beaucoup aimé la poésie, la douceur qui se dégageait de la narration et des personnages. Le sujet est original et intéressant et la sororité ou presque fonctionne à plein, donnant le sentiment d’un cocon où tout va bien.

Mais c’est peut-être ça qui m’a manqué…

Je ne me plains absolument pas que tout aille bien !! Pour une fois que ça arrive, c’est plutôt cool.

Mais il n’y a pas de réelle évolution.

Alors on me dira que si, entre les débuts de Rose et la fin, il y a une sacrée marche. Mais tout est facile, il n’y a pas de véritable enjeu, pas plus que pour la mère qui n’a pas vu le père depuis 20 ans, la fille qui s’est coupé de sa famille, celle dont la famille croit qu’elle fait autre chose…

Tout va bien, on est justement dans ce cocon où tout le monde accepte sans souci qu’un homme s’habille en robe et les moindres embuches sont passagères, tranquilles, anecdotiques.

C’est très beau, très agréable, très apaisant, mais un peu lisse.

J’ai aimé l’histoire, je l’ai trouvée charmante, mais elle a ce côté long fleuve tranquille et un peu de rythme ou de panique ou de mouvement dans l’histoire m’aurait bien plu.

Cela étant, la dessinatrice a un incroyable talent pour rendre vivant des mouvements sur une page fixe et immobile, réussit presque à nous faire sentir les odeurs des fleurs dessinées sur son papier, et rien que ça, ça vaut le coup !


Cellophane
8
Écrit par

Créée

le 12 mai 2024

Critique lue 7 fois

Cellophane

Écrit par

Critique lue 7 fois

D'autres avis sur Le Jardin, Paris

Le Jardin, Paris
Alaynnah
5

Une belle utopie

Le résumé n'est pas très descriptif mais la couverture et le style graphique m'ont attirés vers cette bd. Sur ce dernier point je n'ai pas été déçue, elle est sublime, dans les couleurs, dans les...

le 6 mai 2024

1 j'aime

Le Jardin, Paris
Ouaicestpasfaux
6

Je ne sais pas trop ce que j'ai lu

La Jardin, Paris, c'est beau, très doux, complètement irréaliste de bienveillance et presque dépourvu de scénario. C'est une jolie bulle de soap, loin d'être désagréable à lire, confortable mais sans...

le 1 déc. 2021

1 j'aime

Le Jardin, Paris
Cellophane
8

Critique de Le Jardin, Paris par Cellophane

Un bien bel ouvrage…D’un point de vue esthétique, il n’y a rien à dire, c’est parfait.Le trait doux de Geniller sert parfaitement la poésie légère de l’histoire. Elle va dans une épure terriblement...

le 12 mai 2024

Du même critique

The Outrun
Cellophane
6

Critique de The Outrun par Cellophane

Au final, c’est bien.Au début, la dépendance alcoolique, bon, ça faisait très « documentaire » (et le film n’en est pas loin puisque c’est tiré d’un livre autobiographique avec l’auteur qui a...

le 10 sept. 2024

6 j'aime

2

Music From Big Pink
Cellophane
6

J'ai pas compris

J'ai écouté ce disque parce qu'il est dans le top 50 des 500 meilleurs albums selon le magazine Rolling Stones et je n'ai pas compris pourquoi... Je n'ai pas non plus compris comment on peut écrire...

le 13 mars 2015

5 j'aime