Avec Le jour où le bus est reparti sans elle, BéKa et Marko nous offrent une fable moderne qui mêle introspection, bienveillance, et une dose de philosophie facile à digérer. Le tout dans une ambiance bucolique où même le bus qui vous plante semble avoir une bonne excuse.
L’histoire suit Clémentine, une jeune femme stressée et un brin perdue dans la cacophonie du quotidien. Alors qu’elle participe à un séminaire de développement personnel (un choix audacieux), elle manque le bus et se retrouve coincée dans un petit village. Mais que faire face à l’adversité ? Paniquer, pleurer ? Non, elle rencontre un vieux libraire-philosophe qui semble tout droit sorti d’un manuel de méditation. Et là, Clémentine commence un voyage intérieur fait de petites histoires et de grandes leçons de vie.
Clémentine est une héroïne attachante, même si ses réactions sont parfois un peu trop calibrées pour coller à l’ambiance feel-good du récit. Son évolution est prévisible, mais cela ne gâche pas l’émotion sincère qui se dégage de son parcours. Le libraire, quant à lui, est le genre de mentor idéal qu’on rêve tous de rencontrer un jour – si seulement la vie venait avec ce genre de guide zen inclus.
Visuellement, Marko réussit à créer une ambiance apaisante. Les dessins sont simples mais expressifs, et les décors, entre librairie chaleureuse et nature apaisante, donnent envie de poser son téléphone et de partir dans un village perdu (ou au moins d’acheter une plante). La palette de couleurs douces renforce l’atmosphère de sérénité qui imprègne tout l’album.
Narrativement, BéKa s’appuie sur une série d’anecdotes et de métaphores qui distillent des leçons de vie à chaque page. Cela peut sembler un peu trop appuyé pour certains, mais cela fonctionne si vous acceptez de jouer le jeu. Les petites histoires racontées par le libraire, bien qu’un peu convenues, apportent une légèreté et une sagesse qui touchent juste.
Cependant, le principal reproche qu’on pourrait adresser à cet album, c’est son côté un peu trop lisse. Tout est joliment emballé, sans aspérité, ce qui peut frustrer les lecteurs en quête de complexité ou d’une trame plus profonde. Mais pour ceux qui cherchent un moment de pause et un doux rappel de vivre l’instant présent, cela fait parfaitement le job.
En résumé, Le jour où le bus est reparti sans elle est une invitation à ralentir, à respirer, et à réévaluer ce qui compte vraiment. Avec une histoire simple, des personnages attachants, et une touche de sagesse universelle, BéKa et Marko livrent un récit qui, sans révolutionner le genre, réchauffe le cœur. Une petite pause zen, à lire comme on sirote une tisane au coin du feu.