Publié en 4 tomes, le Mari de Mon Frère raconte l'histoire de Yaichi, un japonais dont le frère jumeau s'est expatrié au Canada et a épousé un homme. Suite au décès du frère, il voit débarquer Mike, le veuf de son frère, qui souhaite rencontrer la famille de son ex-mari.
Bon, bah, c'est choupinou tout ça. Ça se lit assez vite et c'est plein de bonne volonté. Le but étant d'expliquer aux gens qui ne font pas partie de la communauté LGBT que les homosexuels sont des gens comme les autres et de parler de tolérance. Ça le fait de manière pas super subtile, en prenant un protagoniste enfant qui, innocent par nature posera des questions qui vont permettre à l'auteur de dérouler ses arguments mais ça fonctionne parce que la petite Kana est rigolotte.
Et l'idée c'est surtout de questionner Yaichi sur une forme d'homophobie "ordinaire" qu'il a intériorisé par méconnaissance du sujet et par un certain conformisme. Et pour le coup, en 4 tomes, la Après, en tant que personne gay-friendly qui a des amis issues des cercles LGBT ou qui a regardé des séries dans lesquelles des protagonistes sont homosexuels, j'ai rien appris de nouveau. Mais soit, ça fonctionne.
La série possède aussi un plot twist assez rigolo aux alentours du premier tome et je me suis demandé si l'auteur n'allait pas carrément franchir le rubicon et faire que Yaichi tombe amoureux de Mike... (celui-ci étant troublé par la ressemblance entre Yaichi et son frère) mais ouf, ça ne va pas dans ce territoire là. En réalité, je me suis demandé s'il n'avait pas fait en sorte que Yaichi ressemble trait pour trait à son frère... par commodité graphique.
On va pas se mentir, j'ai senti une certaine économie du dessin : les personnages sont très statiques, les cadrages très plans/plans et il y a vraiment des mimiques qui sentent le photocopiage (surtout pour les scènes de photographie entre les personnages.) Ha et on sent que l'auteur aime bien les type un peu "bara" torses nus. Bon, vu les animés que je me suis tapé dernièrement, je vais éviter de reprocher à un mangaka d'avoir des kinks, surtout qu'ici ça reste vraiment dans le tout public et ça ne dépasse jamais le niveau du personnage torse nu.
Bref, ça reste un manga d'explication qui se lit agréablement et qui a réussi à dérouler sans forcer, les points qu'il voulait aborder au fil de ses tomes. Par contre, par pitié, évitez de faire lire Roméo et Juliette à des enfants de 4 ans.