Irénée s'ennuie dans l'épicerie de son oncle, près de Marseille. Son oncle, c'est lui qui l'a élevé avec son frère Casimir à la mort de leur père. Mais Irénée, grand dadais naïf et gaffeur ne rêve que de cinéma. Aussi lorsque qu'une équipe vient faire des repérages pour tourner une version de Manon Lescaut, Irénée va-t-il la voir. Pour ce jouer de l'échalas pas très modeste qui se voit déjà star, l'équipe lui monte un canular : elle lui signe un faux contrat pour un futur film Le Schpountz, ce terme désignant un homme qui raisonne convenablement sauf lorsqu'il s'agit de cinéma où il se voit star. Mais Irénée, véritable Schpountz y croit et monte à Paris.
L’œuvre de Marcel Pagnol mise en bande dessinée ça ne peut qu'être de grands moments. Le Schpountz, je me souviens de ce film avec Fernandel et cette célèbre tirade "tout condamné à mort aura la tête tranchée" dite à la manière de Cyrano, en plusieurs versions selon les sentiments joués. Le dessin d'Efix est vif, virevoltant, drôle et rajoute une touche d'humour dans le scénario déjà bien pourvu. J'aime beaucoup Efix et je tiens sa trilogie Putain d'usine et Tue ton patron pour l'une des grandes réussites de la BD. Il y a aussi ça et là des clins d’œil (par exemple des soldat romains sur un plateau de tournage, qui ressemblent étrangement à ceux qu'on croise dans Astérix) et c'est surtout un bel hommage au cinéma des débuts. Bref, une bonne histoire légère et drôle, qu'on lit avec l'accent évidemment.