C'est un peu mon leitmotiv lorsque je parle de Star Wars, mais cela me parait fondamental de rappeler qu'à mes yeux, la prélogie est l'un des plus gros gâchis de l'histoire du cinéma.
Toutefois, il faut laisser à ces films un mérite : celui d'avoir posé un contexte riche en opportunités créatives. Et si George Lucas n'a pas su l'exploiter à sa juste valeur, d'autres l'ont fait à merveille !
A mes yeux, le comics Clone Wars est l'ouvrage de référence pour cette période de la saga Star Wars.
Ayant pour trame de fond le suivi et l'évolution de la guerre des clones, cette série nous offre toute la dimension tragique et fataliste que l'on aurait aimé voir dans les films II et III. De plus, elle met en évidence beaucoup d'aspects que ces films ont choisi d'ignorer ou de dénigrer.
Ainsi, là où ces derniers ont amené quelques incohérences avec la première trilogie, Clone Wars s'arrange pour faire le lien avec l'ensemble de l'univers étendu. De manière subtile, elle renvoie à La Légende des Jedi, au Cycle de Thrawn ou même à certains éléments d'Un Nouvel Espoir. Tout cela étant fait avec beaucoup de finesse de sorte que, si le connaisseur saisit l'allusion, le profane n'a pas l'impression d'avoir manqué quelque chose.
Concernant le scénario , Clone Wars peut se résumer en une succession d'histoires courtes avec malgré tout, deux fils rouges principaux. L'un retrace certaines aventures d'Obi-Wan et d'Anakin tandis que l'autre s'intéresse à la mission de Quilan Vos. Cette seconde intrigue occupe la majorité des 10 tomes car elle s'inscrit dans le prolongement des événements racontés dans Star Wars : Jedi. (Pour info, en VO, ces deux titres ont été publiés dans une seule et même série : Star Wars : Republic. Mais là encore, pas d'inquiétude, Clone Wars est suffisamment bien écrit pour permettre aux lecteurs de prendre le train en marche.) S'agissant d'une mission d'infiltration auprès de Dooku tout en étant agent double pour le compte du conseil des Jedi, cette histoire s'avère être une véritable allégorie du passage vers le côté obscur qu'aurait pu/dû traverser Anakin. A mille lieux des clichés et des mièvreries mis en scène dans la Revanche des Sith, la tentation du côté obscur est ici présentée comme quelque de chose de véritablement traitre et insidieux.
Ponctuant les arcs narratifs principaux, les histoires courtes de ces ouvrages n'ont rien à envier à leurs aînées en terme de qualité. Outre leur intérêt propre, elles apportent surtout de la profondeur à des personnages qui n'ont pas eu droit à l'attention qu'ils méritent dans les films. Ainsi, si vous vous demandiez quel genre de Jedi est véritablement Mace Windu, quel diplomate est Bail Organa ou comment fait Dooku pour conduire des mondes à la sédition, Clone Wars vous offre de très belles réponses.
Enfin, ce comics n'est pas en reste pour ce qui est des protagonistes ou des situations originales. Des maîtres Jedi qui refusent la guerre aux effets pervers des interventions militaires, chaque histoire est riche en surprises poignantes et pertinentes.
Grâce à tous ces aspects la guerre des clones donne enfin l'impression d'être un événement épique et tragique.
Comparé à la série animée (qui est la seule à être encore officielle de nos jours), ces comics dégagent davantage de professionnalisme.
Ici, les auteurs ne se sont pas contentés de raconter une histoire. Ils ont rattachés une période à un univers bien plus vaste tout en s'intéressant à ses multiples conséquences. (Conséquences que l'on pourra notamment retrouver dans Dark Times.)
De fait, même si aujourd'hui cette série a été désavouée et reléguée au rang de "légende", il n'en demeure pas moins qu'elle constituera toujours la seule et véritable guerre des clones à mes yeux.
Plus adulte et moins démagogue que sa version audiovisuelle, Clone Wars a tout ce que peut souhaiter un fan de Star Wars.
Pour qui se lance dans une bdthèque sur cette licence, elle fait partie de ses achats incontournables.